studio de création

Préambule

L’archéologue dans son travail fait parfois la découverte de sites, d’objets qu’il doit dater, replacer dans l’histoire. Il doit « imaginer » la société à laquelle ils sont rattachés, ils ont appartenu. Parfois malgré des années et des années de recherche, d’interprétations et d’investigations recourant à des technologies très sophistiquées, certains objets archéologiques restent muets. L’archéologue peine alors à déterminer leurs utilités avec exactitude :
objets dédiés à des rituels, parures, outils domestiques ou liés à une activité professionnelle ? autant de questions qui peuvent rester sans réponse. Ces objets trouvés sont orphelins d’un monde qui a disparu, notamment quand l’archéologue ne connait pas l’origine du lieu, du site originel, son contexte d’enfouissement ou les autres objets qui peuvent lui être associés.

Cette question de l’interprétation des données est aussi au coeur du travail des archéologues qui questionnent l’art rupestre. Les raisons même qui ont poussés nos ancêtres à réaliser ces peintures restent mystérieuses. Trois grandes théories s’affrontent : l’art pour l’art, le pouvoir magique ou le chamanisme. La signification des formes reproduites sur les parois des grottes, des rochers de plein air est donc un enjeu central.

Cette interrogation fondamentale rend parfois approximative l’interprétation des figures humaines, animaux mais aussi objets ou outils que l’on n’arrive pas toujours à identifier et répertorier. Mais comment remonter de ces formes aux caractéristiques des sociétés préhistoriques, à l’identification de groupes ethniques ? La dimension ethnique est donc incontournable pour tenter de comprendre le système de pensée de l’homme préhistorique et ainsi approcher le sens caché de ces formes. Qu’il soit confronté à la découverte d’objets dans une fouille ou se trouve face à des peintures rupestres l’archéologue est donc confronté dans son approche scientifique à la question de l’interprétation.

Uchronie des objets techniques

Il s’agira de partir à la recherche d’objets techniques qui ont appartenu à des cultures disparues, des usages oubliés. Il s’agira de les identifier, c’est à dire de faire une recherche pour trouver l’objet qui vous inspire. Puis vous devrez produire des formes qui évoquent la situation à laquelle cet objet a appartenu  et ainsi créer une bible, une charte qui servira de référence à la création dans un troisième temps d’une installation artistique qui sera exposée en fin de semestre à l’Ensci/les ateliers. Cette exposition devra être pensée dans sa globalité par des équipes constituées et dédiées aux différentes tâches nécessaires à la production : commissariat, scénographie, graphisme, édition et communication.

 

Méthodes de travail :
Deux approches seront possibles pour travailler dans le studio :

Soit travailler avec l’archéologue Yves Sanou sur les peintures rupestres
de l’ouest du Burkina faso en s’immisant dans ses méthodes de travail :

⁃ Etude géographique physique et humaine,
⁃ Etudier les données et créations de tableaux pour la classification,
⁃ Interprétation « subjective » des données,
⁃ Exposition

Soit travailler sur votre propre projet,

⁃ Recherche d’objets non-répertorié,
⁃ Création d’un mode d’emploie et d’un scénario d’usage,
⁃ Réalisation de l’installation,
⁃ Exposition.

Des rendez-vous « débat » seront organisé par  Yves Sassou, archéologue et Ann Guillaume, artiste avec notamment :
. Présentation du travail de l’artiste ann guillaume suivi d’un débat.
. Présentation du travail de l’archéologue Yves Sassou suivi d’un débat

. Visite exposition du musée quai Branly et Cnam.

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