Nous faisons un bilan après une semaine d’installation, d’abord en observant seulement qui sont les usagers majoritaires du panneau; puis nous recueillons quelques impressions d’utilisateurs choisis, en les guidant dans l’utilisation de nAutreville.
15h30 – Kiosque du square du temple, face à la Mairie du 3° arrondissement
Une semaine après son installation, nous observons que les usagers les plus récurrents sont des enfants. Ceux-ci commencent à se familiariser avec le panneau et à en découvrir les caractéristiques ludiques. Si dans notre première observation ils se limitaient à le faire tourner, en découvrant sa mobilité, maintenant ils ont également pris conscience de sa transparence et du fait que l’écran est tactile. Ils font alors l’expérience de se saluer en se situant d’un côté et de l’autre du panneau ou bien ils cherchent les zones sensibles au toucher, à la surface de l’écran, en attendant qu’un élément graphique apparaisse. La plupart du temps, les enfants amènent leurs parents face au panneau pour y jouer. Ceux-ci n’ont pas le temps de l’utiliser, ils doivent garder leurs enfants.
Se situant dans un parc de jeu, cet objet se retrouve investi par des usages dérivés, pour la plupart de nature ludique.
Les enfants s’amusent alors à trouver ses zones sensibles au toucher et à découvrir quel nouvel élément va apparaître sur l’écran. Ils ne lisent pas les écritures qui s’affichent, ils prêtent attention seulement au visuel ou bien aux lettres de l’alphabet qui composent l’index des rues : « Il est où le Z ? ».
Un des enfants commence à énoncer les lettres de l’alphabet, comme s’il était en train de répéter une petite comptine.
16h15 – Nouvelle démarche méthodologique
Nous décidons donc d’être médiateurs de l’utilisation et de demander à des passants d’utiliser le panneau. Nous avons en fait organisé notre observation en articulant deux démarches : l’observation des situations, l’enregistrement d’utilisation du panneau avec des utilisateurs choisis.
Quatre personnes font l’expérience d’utiliser le panneau. Certains sont très surpris par ce nouvel objet qu’ils s’attendent à utiliser comme un iPhone. Ils explorent avant tout l’écran pour comprendre la logique. À la différence des enfants, leurs premières actions ne prennent pas en compte la capacité à tourner du panneau. Ils cherchent avant tout à activer les bulles qui s’affichent sur l’écran. Ils remarquent ensuite le plan à agrandir, ils explorent les contenus par les filtres qui s’affichent dans la barre de navigation en bas à droite. Ils font des remarques sur des informations qu’ils souhaiteraient trouver.
Quand ils font le lien entre le système de rotation et les points géolocalisés, ils remarquent le caractère innovant du panneau. Ils cherchent alors à le tourner pour découvrir les lieux qui se trouvent autour. Le panneau offre deux possibilités : une vue vitrine qui affiche des lieux sous la forme de bulles, et qui signale les lieux (selon différentes catégories) présents à proximité selon l’orientation du panneau. Cette modalité est celle qui intrigue le plus les utilisateurs. L’une des personnes s’exclame : « C’est génial en fait c’est le panneau qui va te dire où aller si t’as envie de découvrir le quartier ! ».
La deuxième modalité est la vue en plan, une carte s’affiche, celle-ci reproduit les lieux sous forme d’icônes (une icône différente pour chaque catégorie) et affiche un index de rues. L’utilisation de la carte suscite des perplexités, les utilisateurs voudraient avoir la possibilité de zoomer et ils ont des difficultés à s’orienter sur le plan et à comprendre la zone de captation.