Concept-Abribus | Observation 3 : Les usagers | 02.04.12

Bastille, le 2 Avril. Cette fois on s’occupe des usagers. Notre visite a lieu l’après midi pour la première fois. On parle avec les gens, on les tente à utiliser les écrans, on leur demande leur avis sur l’abribus, ses éléments, ses matériaux, sa forme. Ils nous présentent aussi des idées capables à orienter l’Abribus vers d’autres besoins des citoyens.
19h10

Nous sommes toujours à l’Abribus, mais c’est la première fois que nous visitons l’endroit le soir.

On voit moins de gens à cause de l’heure, la circulation est faible en tout cas. C’est plus calme et il y a moins de bruit.

L’Abribus attire le regard des passants grâce aux écrans tactiles, grâce à la quantité d’information et surtout grâce à l’interactivité. Ceux qui attendent le bus sont le plus souvent ceux qui improvisent et qui utilisent d’avantages les applications. Par contre les passants ne restent que quelques secondes à observer l’Abribus, et après ils le dépassent.

Trois garçons tous en Vélib’ s’arrêtent et jouent avec les deux écrans tactiles. L’un recharge son portable à l’aide des entrées USB sur l’Abribus. « Ça marche très bien, on a trouvé le supermarché le plus proche d’ici (application Dis-moi où), et en plus recharger ton portable à l’aide du port USB c’est cool ! » « C’est moderne ! On est passé et on a vu l’Abribus par hasard, on s’est arrêté pour le découvrir. C’est très haut. Pendant l’hiver la pluie va passer à l’intérieur puisque la structure est tout a fait ouverte. Et avec le vent, il va faire froid. »

 

 

 

 

 

 

 

En même temps deux femmes se sont assises sur le banc de l’Abribus. Elles regardent le diaporama à leur droite. Elles discutent entre elles.

Un homme arrive. Il regarde l’info en haut. Il va vers l’écran de l’intérieur. Il attend finalement le bus à côté de l’arrêt. Une fille regarde l’écran mais elle ne le touche pas.

Un couple arrive de la gauche, l’homme regarde en haut. Il découvre l’écran à gauche (pour les handicapés). L’homme du couple découvre l’application mapping job. Il dit : « C’est génial ça ! »,  et il explique à sa copine ce qu’il peut faire avec l’application.

Il y a quatre personnes qui attendent devant l’Abribus mais elles ne jouent pas avec les écrans. Une femme entre sous l’Abribus depuis l’arrière. Le bus 86 arrive. Tout le monde y monte et s’en va.

On parle avec deux femmes assises. « Une fille en jupe va avoir des problèmes quand elle va s’asseoir sous l’Abribus, à cause du banc d’attente perforé (plein de trous). C’est confortable, c’est bien mais peut-être un peu froid comme matière (métal)».

Le 87 arrive. Un homme et une femme arrivent au même moment. L’homme observe le grand écran, la femme est partie avec son bus, tout de suite. Une autre femme avec sa valise attend tout simplement comme si elle était à n’importe quel abribus.

Une fille se rend à l’écran qui se trouve à l’intérieur et elle commence à jouer. Son ami la regarde. Ils parlent espagnol. Ils jouent tous les deux avec l’écran.

On essaie le petit écran (le droit). L’application « mapping job » prend un peu de temps à se charger. Une jeune femme arrive et regarde en haut les infos à l’extérieur sur l’Abribus. Elle fait le tour, elle part.

Nous nous asseyons. Le matériau est froid sur le banc. Quand on regarde les deux écrans, il y a un peu de réflexion depuis notre point de vue. On voit aussi les taches sur l’écran à notre gauche.

Un jeune homme s’approche et part en parlant en téléphone. Pas encore du monde à l’Abribus. 19h43 (je regarde l’écran à ma gauche pour voir l’heure).

Un homme et une femme arrivent, tous les deux en regardant leurs portables. L’homme va à l’écran intérieur. Le 86 arrive, la femme part. L’homme regarde en haut l’info, il touche l’écran. Des gens s’approchent par la gauche et regardent en haut l’info depuis l’intérieur. L’homme s’assoit et continue à regarder. Les deux femmes qui arrivent ne font rien.

Une jeune femme et d’autres arrivent et regardent les deux écrans. Un homme commence à jouer. Il regarde l’application qui était déjà ouverte. Ils vont à l’intérieur et ils partent. Un couple âgé les regarde de plus loin. Ils s’approchent de la borne à côté. Le 87 arrive. 19h49. Une femme court pour le prendre. Deux femmes en plus.

  • Les hommes sont plus audacieux que les femmes par rapport aux nouveautés interactives. La plupart des personnes qui essaient les écrans sont les hommes.

Une de nos amies, Giorgia, s’approche de l’Abribus. Elle n’a pas un but particulier, elle commence à chercher les applications, à jouer avec, elle tombe sur le menu «sports» en trouvant des parcours et des trajets en vélo. Elle remarque que le grand écran réagit lentement (en particulier le home menu), mais avec un rythme périodique. De plus elle a précise que ce n’était pas très sympa de toucher les traces de doigts qui laissent du gras.

Les gens qui passent à l’arrière regardent l’info en haut. Pas de monde.19h55

On essaie le petit écran droit. Le bouton menu (home) de l’écran droit ne marche pas bien. Il faut toucher avec force.

  • Beaucoup de gens parlent au téléphone et n’ont pas le temps d’observer ce qui se passe autour d’eux. Après 19h45 l’Abribus se vide peu à peu.

Une femme joue à un quiz en disant « C’est pas mal, franchement drôle! Et ce n’est pas qu’en français, c’est aussi pour les anglophones… »

Des touristes prennent la Bastille en photo. Le 87 arrive. Le 86 arrive aussi. Pas de monde. J’essaie l’application Paris Bouge. Je vois les propositions pour une expo mais l’image sur l’écran n’est pas de bonne qualité. Une fille commence à jouer avec le petit écran de gauche. On regarde sa posture un peu en arrière.

Le 87 arrive. Deux jeunes hommes regardent en haut les info. « Ce n’est pas mal mais ça sera degradé, ils vont mettre des affiches. » Ils aiment la possibilité de charger leur portables. Ils proposent l’idée de télécharger les images de son portable. Ils imaginent les touristes le faire. «  Le panneau d’info en haut est aussi mal placé. On ne le voit pas si on utilise les deux écrans et si on est prêt de l’Abribus. »

Une femme reste avec son téléphone tactile, elle dit qu’elle ne va pas toucher les écrans. Elle travaille à côté. « C’est bien fait. Ce n’est pas pour moi, c’est plutôt pour les touristes. Je connais déjà comment je peux me déplacer et j’ai mon portable tactile. Les gens qui ont déjà un smart phone ont téléchargé l’application RATP, ils n’ont pas besoin d’utiliser ça ». Elle ajoute: «  Ce serait bien si je pouvais recharger ici mon pass navigo. »

Une femme de 60 ans a noté : «C’est ignoble ce principe, sans aucun intérêt, j’espère qu’il sera cassé un jour de manifestation à la Bastille ! C’est pour les bobos et aussi pratique pour la mairie pour mettre des caméras de surveillance dedans. »

Deux hommes arrivent. 20h14. Le 87 vient. Un enfant descend du bus, passe devant les deux écrans, les touche avec son doigt et part. Une femme arrive en utilisant son portable. Des touristes japonais sont assis. 20h22. Les diodes sur le plafond de l’Abribus s’allument. Cet éclairage se réfléchit sur les écrans de l’intérieur. La femme nous dit « C’est bien, c’est utile, je l’ai déjà vu mais c’est la première fois que je l’essaie. »

Ce contenu a été publié dans 01_OBSERVATIONS DE TERRAIN, Concept-Abribus (75004) par Chrysanthi Kastani. Mettez-le en favori avec son permalien.

A propos Chrysanthi Kastani

Architecte diplômée en Grèce à l’Université de Patras, 26 Ans. Dans le cadre du Mastère Création et Technologie Contemporaine à l’ENSCI, je participe au cours "Anthropologie et design". Nous sommes perdus dans le tissu urbain, parmi les points de repère, les réseaux de transports, la mobilité et les symboles (bâtiments, enseignes, publicité..) de la ville, à une échelle qui change constamment. En cherchant et observant des objets particuliers, des lieux urbains stratégiques, nous pouvons remarquer les comportements et le flux des usagers et alors créer une nouvelle cartographie pour la ville, plus anthropocentrique.

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