Un Monde Sans Humain ?

Le scénario du futur est à présent tout tracé. La théorie de perfectibilité de l’Homme est obsolète, maintenant l’Homme atteindra le Paradis sur Terre grâce à la technique. Nous aurons les moyens de transformer radicalement notre corps, grâce à des milliards de nanorobots qui circuleront dans notre sang, dans nos organes, dans notre cerveau. Ces nanorobots détruiront les agents pathogènes, corrigeront les erreurs de notre ADN, élimineront les toxines et effectueront toutes sortes d’autres tâches pour améliorer notre bien-être physique. Ils interagiront avec nos neurones biologiques, avant de pouvoir les remplacer et de générer des organismes plus durables, plus performants et à peu près inusables. Se dessinera la version dite 2.0 du corps humain. Nous serons alors connecter avec tout notre environnement par le biais de puces électroniques dans notre cerveau, si je manque de vitamine mon frigo le saura et me préparera un jus d’orange. Et si un jour nous avons vraiment un problème avec notre corps et bien on downloadera  notre conscience dans une nouvelle puce et un nouveau corps. Ou encore plus de corps, notre esprits se baladera tout tranquillement sur Google. Facebook deviendra notre nouvelle identité, comme ça on ne se sentira plus jamais seul. Ca sera génial. Tous les Hommes enfin sur « la même longueur d’onde » ! Si on peut encore désigner cela comme des Hommes… Parlerons-nous un jour des Hommes comme d’une espèce disparue ? Nous prépare-t-on un changement extraordinaire de nos corps et de nos vies ? C’est ce que nous promettent par exemple les Transhumanistes.

Ici j’ai pousser leur scenario un peu loin, parce que ça m’amuse. Mais je rie jaune. Après avoir vu le documentaire Un Monde sans Humains ? je n’avais qu’une envie c’était de penser à autre chose. Je me sentais à la fois amusé, dérangé et perdu.

– Amuser par ces techno-scientifiques et leurs utopies (ou contre-utopie) très proche de la science fiction. Ces scientifiques fou à la recherche de l’immortalité qui se regroupe pour former leur nouvelle « religion ».

– Dérangé par ce genre de phrases : « les Humains sont des sortes d’ordinateurs à base de protéines, .. etc »  » ce sont des ordinateurs GRATUITS et vivants QUI EN PLUS PEUVENT SE REPRODUIRE… » Phrases qui sortent de la bouche de grands experts sur lesquels on se repose. Dérangé de voir des hommes se prendre pour des Dieux. Dérangé par tous les enjeux politiques, financiers et économiques qu’il y a derrière. Dérangé que l’on donne de la légitimité à ces projets par la pression de la compétition économique international. Ce reportage a réveillé le révolutionnaire qui est en moi, mais il est vite repartit. Étonnamment, même après avoir vu ce documentaire avec ses mises en garde et sa musique catastrophe, je ne prends pas ces prédictions au sérieux. Je serai peut être surpris.

– Perdu car au premier abord le film ne me semblait pas très structuré. Difficile de faire des liens entres toutes les informations qu’il donne. Mais après réflexion j’ai pu découper le documentaire en quatre grandes parties qui me semblent logiques.

  1. Philippe Borrel commence par nous montrer que le numérique et les nouvelles technologies font déjà partie de notre quotidien. Celles-ci transforment notre réalité et évoluent sans cesse. L’Homme doit penser ce Monde émergent.
  2. Ensuite, il nous présente les recherches et innovations technologiques d’aujourd’hui, avec notamment les NBIC qui désignent un champ scientifique multidisciplinaire qui se situe au carrefour des nanotechnologies (N), des biotechnologies (B), de l’intelligence artificielle (I) et des sciences cognitives (C) soit l’infiniment petit (N), la fabrication du vivant (B), les machines pensantes (I) et l’étude du cerveau humain (C).
  3. Ainsi les scénarios de science-fiction ne paraissent plus si éloignés que cela. Il nous fait alors découvrir le Transumanisme et son Université de la singularité avec sa recherche du post-humain, humain amélioré pour vivre une vie parfaite.
  4. Pour finir il nous met en garde contre l’avenir dépeint par ces experts où l’humain ne serais plus vraiment humain.

Donc voici  » Un monde sans humains ?  » Documentaire de Philippe Borrel. D’après une idée originale de Noël Mamère. Produit par Fabienne Servan-Schreiber et Estelle Mauriac. Musique originale de Piers Faccini, diffusé sur Arte le 23 octobre 2012 et rediffusé jeudi dernier. Je vous invite à le voir car il traite plus ou moins des thématiques que nous avons choisit la semaine dernière.

 http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=L8xP6OJVRvY#!

Présentation du documentaire par Arte :

« Depuis une quinzaine d’années, l’accélération du progrès technique a permis de réaliser des prouesses impensables. Refaire marcher des personnes amputées grâce à une prothèse bionique ou passer un entretien professionnel face à un robot ne relève plus de la science fiction. La technologie est partout. Elle régit nos rapports sociaux et va s’immiscer jusque dans nos corps. Mais jusqu’où laisserons-nous encore aller nos machines ? C’est cette question récurrente, à l’origine de nombreuses œuvres utopiques, que pose ici Philippe Borrel. »

Pour approfondir un peu plus le transhumanisme et sa figure de proue Ray Kurzweillce voici un autre reportage de Arte :

http://nemesistv.info/video/A7888OU1MK8N/le-transhumanisme-comment-l-intelligence-artificielle-va-prendre-le-pouvoir

Présentation du documentaire par Arte:

« Tracks visite le chantier de l’homme de demain en sillonnant la côte Ouest ou la Silicon Valley. Après un portrait du prophète Kurzweil, rencontre avec son apôtre Aubrey de Grey, informaticien et biologiste qui travaille à inverser les processus du vieillissement ; avec les biohackers qui bricolent nos ADN en marge des labos officiels ; et avec les jeunes chercheurs de la Mars Society, venus du monde entier sous l’égide de la NASA préparer la colonisation de la planète rouge dans le désert de l’Utah. »

Et Juste pour le plaisir, je vous propose True Skin, un court-métrage de science-fiction qui se déroule dans un futur proche où les modifications bioniques sont la norme. Cela reprend un peu les scénarios abordés dans le reportage « un monde sans humains ? ».

http://www.youtube.com/watch?v=efv4ctuT3FA&feature=player_embedded

Utiliser le numérique pour transformer les voix

 

Ayant récemment eu une conversation avec une personne doublant des personnages dans les films et les jeux vidéos, j’ai voulu me pencher sur les problèmes posés par l’évolution de la voix des doubleurs (chose auquel nous ne faisons pas attention mais qui nous gène pourtant en cas disfonctionnement) et les réponses qu’y apportait le numérique.

Le volume de texte d’un gros jeu vidéo représente 20 fois celui d’un long métrage (différents scénarios en fonction des chois du joueur…). De plus, pour éviter le piratage, les concepteurs doivent traduire les dialogues des jeux en 14 langues ce qui représente un travail de localisation énorme (traduction, doublage). Le volume de texte total d’un jeu vidéo équivaudrait donc à 280 fois celui d’un long métrage.

Les problématiques de transformation de voix font parties des problèmes majeurs dans la conception de jeux vidéo. Pourquoi transformer une voix est t’il intéressant dans la conception de jeux vidéo ? Comment le numérique peut-il permettre cette transformation ?

 

Quelles sont les problématiques liées à la transformation des voix ? (pourquoi ?)

  • Rajeunir une voix : les jeux à succès font fréquemment l’objet de suites. Par exemple, le jeu hallo est sorti en 2001 et ça suite en 2012. Il faut conserver les mêmes acteurs dans le but d’assurer la cohérence du jeu. Or, sur une période de plusieurs années, la voix se transforme et sur certain personnages, cette modification est problématique (intelligence artificielle, qui par définition ne vieillit pas…).
  • Vieillir la voix : les comédiens de doublage sont des acteurs expérimentés qui peuvent sans difficulté passer d’une voix d’homme/femme mature à une voix de vieillard. En revanche, il est quasi impossible pour eux de vieillir la voix de quelques années seulement.
  • Ré-enregistrer des petits nombres de séquences : en fin de production, il est fréquent d’avoir à enregistrer ou ré-enregistrer quelques séquences. Il est alors nécessaire de faire revenir les comédiens pour quelques phrases, ce qui engendre des coûts et des délais supplémentaires ce qui est parfois impossible. Faire enregistrer les dialogues par un même comédien et appliquer informatiquement la signature sonore des comédiens originaux apporte une solution efficace au problème.
  • Voix multiples : des soldats discutant ensemble dans une salle de garde, par exemple, ne prononcent que quelques répliques chacun, mais doivent pouvoir être clairement distingués les uns des autres. Recourir à plusieurs acteurs, chacun prenant en charge plusieurs voix est très couteux. Cette situation est optimisée en déclinant la voix de tous les soldats par transformation de voix unique.
  • Nécessité de reproduire des voix d’enfants. Faire enregistrer des enfants pose des contraintes et entraine des difficultés particulières : contrainte légale de faire approuver le script du jeu et les dialogues par la DASS, capacité de concentration des enfants limitée, difficulté à mémoriser les dialogues longs ou complexes, à diriger le jeu d’acteur, manque d’expérience, etc. De ce fait, il est fréquent d’avoir recours à des actrices capables d’imiter des voix enfantines, mais celle disposant de cette capacité sont peut nombreuse.

Que faut-il changer pour modifier une voix grâce à des filtres numériques ?(comment ?)

Les voix humaines sont définies par 4 caractéristiques physiques :

  • Hauteur
  • durée – tenue des sons
  • intensité
  • timbre

On peut appliquer sur ces caractéristiques des algorithmes fréquentiels (filtres paramétrables) afin de les transformer. Par exemple, pour transformer une voix de femme en voix d’enfant, il faut en augmenter le débit et la faire monter dans les aiguës.

Quels sont les outils numériques utilisés?

Un outil numérique très utilisé est Antares Vocal Toolkit de la société AVOX composé de deux plugins :

THROAT Physical Modeling Vocal Designer : ce module très innovant s’appuie sur une modélisation de l’appareil vocal humain et permet de traiter la voix en simulant une modification des paramètres physiologique de la gorge et de la cavité buccale (possibilité d’étirer, de raccourcir, d’élargir ou de rétrécir les voies modélisée en 5 points : conduit vocal, cordes vocales, gorge, bouche et lèvres). Ce plugin permet également d’ajouter à fréquence variable des effets vocaux de type bruits de souffle, sons rauques, effets de chuchotement, etc. Le module peut être paramétré pour modifier les caractéristiques vocales d’une voix humaine, ou pour travailler dans des registres inaccessibles à l’anatomie humaine (création de voix synthétique pour personnages robots ou animaux, par exemple).

PUNCH Vocal Impact Enhancer : un processeur qui permet de donner plus « d’impact » et plus de dynamique à une voix, ce qui lui permet de ressortir d’un ensemble de voix, plus dense, plus claire et plus puissante.

 

Exemple de résultats obtenus avec ces logiciels

5 comédiens et 5 comédiennes situés dans différents registres et possédant une excellente diction sont enregistrés. En utilisant les différents plugins Antares et en combinant leurs effets, les voix source peuvent être déclinées en montant dans les aigus, en descendant dans les graves, en ajoutant des variations (souffle, sons rauques, ajout de sifflante), etc.

Cela montre combien de voix peuvent êtres déclinées d’une voix source, sur la base des règles suivantes :

  • Chaque voix doit être suffisamment différente de la précédente pour qu’on ne puisse l’associer au même personnage.
  • La voix issue de la transformation doit conserver un caractère naturel et être clairement intelligible.

 

Sexe

Acteur / trice

Registre

Déclinaisons
bonnes ou limites

Déclinaisons
+ haute

Déclinaison+ basse

Femme

SIMON Emmanuelle

Alto

3

2

1

Femme

DUHAMEL Céline

Mezzo-soprano

5

2

3

Femme

BRAILLON Delphine

Soprano

2

1

1

Femme

MOREAU Adeline

Mezzo-soprano

6

3

3

Femme

GERRITSEN Natacha

Mezzo-soprano

5

2

3

Homme

FISCHER Christian

Baryton

7

3

4

Homme

LEMARIE Sylvain

Basse

3

2

1

Homme

OMNES Hervé

Baryton

7

3

4

Homme

ROULLIER Philippe

Baryton

6

3

3

Homme

BRETONNIERE Marc

Ténor

5

2

3

 

Les cas limites apparaissent assez vite lorsqu’on rehausse le ton en raison d’une accentuation des sifflantes qui devient vite désagréable. Seule une moitié environ des voix déclinées est de qualité suffisante pour pouvoir être utilisée sur des scènes dépourvues de fond sonore.


 

Ces logiciels permettent donc de déformer une voix au point qu’on ne puisse plus reconnaître la voix d’origine, créer des voix artificielles, les rajeunir ou les vieillir… Mais ces outils ont leurs limites et sont actuellement les sujets de recherche de développeurs informatiques qui cherchent à les améliorer. En effet, ce qui caractérise une voix est extrêmement complexe et varié : le phrasé, le timbre, l’accent (déformation des phonèmes), le rythme, la dynamique, le débit, le volume d’air, les bruits de bouche, etc. Les résultats obtenus peuvent souffrir d’un défaut de réalisme. Si la tonalité est à peu près correcte, le rendu manque nettement de naturel, sans qu’il soit précisément possible de savoir à quoi imputer ce défaut de réalisme.

 

 

 

L’Etre Technique

En faisant mes recherches sur la question de notre  fascination pour le numérique et de sa place allant parfois jusqu’à être sacralisée, j’ai fait virtuellement (et par le biais de mon moteur de recherche) la connaissance du philosophe Bernard Stiegler. Sa réflexion est tournée sur les enjeux des mutations actuelles et notamment sur les technologies numériques.

Il est le dirigeant depuis 2006 de l’Institut de recherche et d’innovation (IRI) crée par le centre Georges-Pompidou. Il est également le président du groupe de réflexion philosophique Ars Industrialis (« Association internationale pour une politique industrielle des technologies de l’esprit »).

J’ai trouvé cet article; une interview de Bernard Stiegler pour le magazine en ligne Basta!  ou  le philosophe évoque un certain état d’urgence à changer de modèle: « passer d’une société de consommation à une économie de la contribution, qui aurait pour pilier la révolution numérique ».

J’ai donc décidé que cet article serait mon point de départ dans ma quête à essayer de comprendre en quoi le numérique se rattache t-il à l’homme et à la technique, quels enjeux est-il capable de desservir? Est-il capable d’inventer une nouvelle société industrielle qui serait au service de l’homme?

Le numérique est-il idéalisé ? Sacré?

Voici mes questionnements…

Et ma première rencontre avec Bernard Stiegler.

 

Sources:

http://www.bastamag.net/article2202.html

http://www.arsindustrialis.org/

http://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Stiegler

 


Bâtir, c’est actualiser du virtuel

INTRODUCTION LEXICALE

Cette courte introduction tente de préciser la définition de termes que nous employons quotidiennement et dont le sens reste souvent confus. Pour ce faire, je m’appuie sur le papier de Marion Roussel, doctorante en architecture au GERPHAU, intitulé « Actuel / virtuel, introduction à une problématique architecturale » disponible sur le site DNArchi.fr « http://dnarchi.fr/culture/actuelvirtuel-introduction-une-problematique-architecturale/

Partons d’un premier lieu commun, celui de la synonymie entre « virtuel », « numérique » et « internet ». Il est important de savoir que le virtuel n’est pas intrinsèquement lié au numérique. Pierre Lévy explique « L’arbre est virtuellement présent dans la graine. » Dans ce cas, le virtuel est bien réel cependant il n’est pas actuel, il est une puissance en devenir. Aussi, Marion Roussel déplace-t-elle l’opposition virtuel/réel à celle du virtuel et de l’actuel. G. Deleuze partage cet avis et ajoute « le virtuel doit être défini comme une stricte partie de l’objet réel ».

VIRTUEL/ACTUEL ET ARCHITECTURES

Rattachons cette introduction aux architectures virtuelles ou cyberarchitectures initiées dans les années 90 par Marcos Novak. Pour cet architecte, le cyberespace est le moyen de construire en s’affranchissant des contraintes physiques. L’architecture virtuelle est une stricte partie du programme informatique bien réel. Et tout comme on ne voit pas l’arbre dans la graine observée, on ne voit pas l’architecture mais son image quand on regarde l’écran de l’ordinateur. Et puis la graine devient arbre et, l’architecture virtuelle tend à s’actualiser dans le monde matériel. C’est ce que M.Novak appelle l’éversion. « L’éversion (…) est le retournement de la virtualité de telle sorte qu’elle n’est désormais plus contenue dans les technologies qui la supporte mais est renversée dans notre milieu et projetée sur nos architectures et nos villes » Marcos Novak, « Transarchitectures and hypersurfaces, operations of transmodernity », AD, 1998, p.86transarchitecture

Dans un environnement eversé, les technologies sont utilisées non plus comme simples outils de représentations mais comme outils de création. F.Gehry par exemple utilise le logiciel Catia Digital project développé par F.Gehry Technologies pour résoudre la complexité des structures et permettre l’élaboration d’un répertoire formel inédit.           Plus récemment, La Non Linear Solutions Unit a mis au point des modèles numériques d »innovation combinatoire » pour « formaliser une réponse à un problème et optimiser les performances » explique Caterina Tiazzoldi, directrice du laboratoire NSU de l’université de Columbia.

CONCLUSION

L’architecture réagit aux changements techniques qui surviennent. La virtualisation permise auparavant par l’imagination est aujourd’hui augmentée par les technologies numériques qui bouleversent profondément les modèles de conception et conduisent à de nouvelles formes d’architectures.

 

 

Sources :

A la couture des mondes… Transarchitecture et hypersurfaces : une introduction

Le modèle comme acte créatif et innovation combinatoire. Le projet Onion Pinch

http://lab-au.com/#/theory/article_algorithm-and-lig/

« Actuel / virtuel, introduction à une problématique architecturale » disponible sur le site DNArchi.fr « http://dnarchi.fr/culture/actuelvirtuel-introduction-une-problematique-architecturale/

 

Les TIC dans les pays en développement.

L’exemple de l’Afrique est largement répandu pour cette question, tant il y a de chemin à parcourir.
Mais pour atteindre quoi ?
Les acteurs de la diffusion des TIC (ONG, services publiques, fournisseurs privés,…) n’ont pas forcément les mêmes objectifs dans une même zone. Les origines et les valeurs qu’ils veulent diffuser jouent dans ces objectifs.
Certains pensent appliquer un schéma à l’occidental, comme pour un projet industriel international. Ce n’est pas envisageable pour cette question, sans créer une plus grosse rupture numérique dans le monde. Les opérateurs internationaux ne sont pas non plus aptes à favoriser des actions pour les pays en développement, et font même monter les prix des opérateurs africains en s’emparant des marchés. ( les opérateurs mondiaux/ locaux )
Pour l’instant, le plus urgent est de multiplier les accès par le matériel et les réseaux, ou les installations satellites pour les régions très reculées. Ce travail doit être fait par la population elle-même, pour s’approprier ces technologies et développer les savoir-faire locaux, les bidouillages…
Il faut donc pousser les initiatives, apporter l’accès au matériel, mais surtout informer sur les portes qu’ouvrent les TIC. Financer, mais ne pas diriger.
( le manque d’accès en Afrique )
( Une action par financement multinational )

J’ai fait de nombreux voyages en Amérique Centrale, où les TIC s’installent et se développent beaucoup. Les technologies numériques sont un énorme apport aux populations, souvent déjà rassemblées en communautés. Les communications entre ces communautés sont plus difficiles, mais pourraient faciliter les progrès sociaux et les projets communs de grande envergure, avec moins d’aide des Etats-Unis, grands administrateurs du développement de ces pays.
Là-bas, quelque chose se passe, en permanence. Une activité numérique en expansion, que les populations jeunes ne manquent pas de s’approprier, à partir de cyber-cafés mêmes vétustes. Les organisations populaires pour les changements politiques et économiques gagnent beaucoup à s’installer sur des plateformes de communications, des blogs ou des réseaux sociaux.

Je ne pense pas que l’on puisse déshumaniser des populations très solidaires entre elles, car les communications, l’éducation et les actions locales favorisent le maintien de cette solidarité.
Le travail à faire est surtout au niveau international, où l’on doit faire accepter l’idée que la diffusion des TIC nécessite une autonomie et un grand niveau d’actions locales.

Progrès et scenarios catastrophe.

Je me baladais sur internet quand je suis tombée sur cet article assez fascinant de Bill Joy, publié il y a plus de 10 ans maintenant dans le magazine américain Wired . Ce magazine étant connu pour son amour à la technologie j’ai été surprise par le contenu de cet article d’une quinzaine de pages. Bill Joy y décrit sa rencontre avec plusieurs hommes scientifiques de haut rang et partage ses réflexions sur des problèmes profondément liés au progrès technique et a l’éthique de la connaissance. Joy  nous explique ses craintes par rapport aux avancées dans les domaines de la robotique, la génétique et le nanotechnologies, on peut  y lire des scénarios apocalyptiques et effrayants, d’autant plus qu’il appuie ses propos de des théories scientifiques difficilement niables. Ils nous explique pourquoi et comment le développement de ces technologies pourrait conduire a l’extinction de la race humaine ou tout du moins du monde tel qu’on le connaît. Un de ces arguments majeurs et que la connaissance et ces technologies est  devenue très accessible (en comparaison avec la technologie atomique par exemple) et pourrait éventuellement être crée et gérée par des individus et non pas par des nations. Il cite dans son texte scientifiques (Ted Kurzweil, Dany Hills, autres…) et écrivains de science-fiction (Asimov et ses lois de la robotique). Cet article est critiquable et critiqué par de nombreux scientifiques, il est souvent considéré comme alarmiste ou encore entant qu’anti technologie ou néo luddite.  Je trouve que c’est un article qui vaut le coup d’oeil à prendre avec des pincettes et avec un regard critique!

 

Voila le lien de l’article, le titre exact c’est: Why the future doesn’t need us.

http://www.wired.com/wired/archive/8.04/joy.html

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Ce blog est l’espace de publication associé au cours Humanités numériques de Jacques-François Marchandise. C’est un espace de travail, plutôt que de publication finale, nous avons néanmoins choisi de publier à ciel ouvert nos travaux et conversations.

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