Sondage interactif
Pour ce premier exercice, nous avons voulu repenser le sondage d’opinion, qui cherche plus à dévoiler une tendance que des pourcentages. Nous avons remarqué que le sondage est une pratique peu interactive, dans laquelle les sondés sont très passifs ce qui fait qu’ils se sentent assez peu concernés par les questions. Notre intention était de recentrer cette pratique sur les personnes sondées, autour des notions de lisibilité temps réel et de construction collaborative.
Pour la suite, nous nous sommes mis dans le contexte d’un sondage sur un petit groupe de personnes se connaissant un minimum afin de restreindre le champ d’étude, trop vaste sinon. Nous ne prenons pas le parti du sondage anonyme, car nous espérons créer le débat et ainsi une interaction forte entre les personnes du groupe. Les questions posées doivent ainsi être ni trop intimes ni se lancer sur des débats stériles afin de générer une discussion et des échanges intéressants.
Nous avons voulu faire apparaître les résultats du sondage sur une surface tridimensionnelle au travers d’un objet afin d’inviter l’utilisateur à tourner autour pour mieux s’approprier l’information affichée, la comprendre et l’interroger. Nous voulions également que la forme de l’objet invite à la prise en main afin de solliciter au mieux les sens de l’utilisateur.
La réponse au sondage est appliquée à la surface de cet oeuf grâce à une pastille de pâte à modeler. Il l’écrase, la modèle et la place selon ses envies. Les sondés construisent ainsi ensemble leur opinion tout en y apposant leur marque personnelle. Ils deviennent alors acteurs, et sont incités à donner leur avis pour soutenir la tendance ou pour la renverser.
Ce mécanisme permet également de créer un rapport entre l’objet et le sondé. La pâte à modeler va en effet déplacer le centre de gravité de l’ensemble et induire un mouvement. C’est pour mettre en avant ce mouvement que nous avons choisi la forme d’oeuf, forme à la fois préhensible et facilement déstabilisable, ce qui souligne le mouvement. L’interaction avec l’objet est réel : elle n’est pas aléatoire car entièrement dictée par les lois de la gravité, et n’est cependant pas non plus un comportement programmé car la réaction dépend entièrement de l’utilisateur. Le mouvement a aussi une portée symbolique : il « fait bouger les choses », comprend l’importance de ses opinions qui empêchent aux situations de rester statiques, et la nécessité de les exprimer.
L’objet est cependant également le support d’une interaction humaine, vecteur de discussion et d’échanges, et son apparence à un instant étant issu d’une suite de réactions par rapport à un état précédent.
France et Jean-Baptiste