Personnalisation subie / Personnalisation active

L’objectif est de rencontrer Karan Fouladi au travers d’un entretien afin de prendre connaissance de ses études d’analyse de traces d’usage de la télévision. Les enjeux étant ici d’intégrer la notion de personnalisation, tout en problématisant sur la notion d’anonymat et d’ultra personnalisation liée à la captation des traces numérique.

 Trace numérique

 Le terme fracture numérique désigne les informations qu’un dispositif numérique enregistre sur l’activité ou l’identité de ses utilisateurs, soit automatiquement, soit par le biais d’un dépôt intentionnel. Moteurs de recherche, blogs, sites de réseautage social, sites de commerce électronique, mais aussi cartes à puce, titres de transport, téléphones mobiles : tous les systèmes qui requièrent une identification ou une interaction sont susceptibles de capter des informations sur l’utilisateur – parcours, requêtes, préférences, achats, connexions, évaluations, coordonnées.

Les traces ne sont pas des messages, mais des données (typiquement des fichiers de log) 1. Prises isolément, elles n’ont guère de sens. Mais regroupées, traitées et combinées dans d’importantes bases de données, elles peuvent révéler des informations significatives, stratégiques ou sensibles.

Les traces numériques peuvent en particulier être utilisées pour profiler les personnes, par extraction automatique d’un profil à partir de l’observation de leurs comportements. Ce profilage peut servir ensuite à faire du ciblage comportemental.

Source : Wikipédia

> Se pose la question du consentement, dans la gestion et la captation de ces données. Dans le travail de Karan Fouladi le boîtier est posé sur la télévision. Ne se pose pas la question de savoir comment les informations des téléspectateurs sont captées. Cependant on peut se demander si collecter ces informations dans un processus de conception en plaçant l’usager au centre de ce processus n’est pas trop intrusif.

> Quels sont les systèmes numériques ou non qui utilisent un mode de personnalisation basé sur la captation de traces et de données laissées par le consommateur de façon consciente ou non.

Le T9

Gmail / Google / filtre de recherches / Historique Google

Compte de fidélité

Amazon

Géolocalisation

Passe navigo

 Les intérêts / Les gènes de la personnalisation

> Le droit à l’oubli rentre en ligne de compte quand on parle de personnalisation, notamment via les réseaux sociaux, les identités numériques sont un sujet sensible à gérer, puisque les traces conscientes et inconscientes que nous laissons dans le monde numérique ne sont pas faciles à effacer dès lors quelles commencent à circuler sur la sphère numérique et à être mise à disposition à des fin peu réglementées, sans contrôle…

> L’intérêt des systèmes de personnalisation et de recommandation permet de palier à l’effet normatif et de garder ouvert l’intérêt du téléspectateur. Si le choix est effectué autrement que par lui même et sur un principe de filtration et de recommandation, cela aura pour conséquence de filtrer un certain contenu qui ne semble pas correspondre aux habitudes ni aux attentes du téléspectateur.

> Le risque est donc de tomber dans une ultra personnalisation qui finalement parle de simplification mais qui coupe la liberté de choix. On ne parlerait donc plus de guide télévisuel mais de contrôle.

 Internet actu – Personnalisation sans identification

 “Je sais qui tu es mais je ne sais pas comment tu t’appelles”
Pour mettre en œuvre une réelle personnalisation il est nécessaire de connaître la personne mais est-il pour autant nécessaire de savoir comment elle s’appelle ? Pour reprendre la formule de Fulup Ar Fol, architecte internet chez Sun Microsystems, “Je sais qui tu es mais je ne sais pas comment tu t’appelles”. Cette personnalisation sans identification n’est pas un nouveau concept propre aux seuls univers numériques, elle fonctionne naturellement dans le monde physique, comme l’expliquait Fulup Ar Fol à un atelier de la Liberty Alliance à Paris en 2005 : “Si vous prenez un double café crème et deux croissants dans le même bar, tous les matins, assez rapidement le serveur préparera votre commande avant même que vous le lui demandiez. Il sait que c’est vous mais il ne sait pas qui vous êtes.”

> La personnalisation sans identification est un moyen de garder un certain contrôle et permet de ne pas laisser de traces sur son activité numérique. Néanmoins l’identification est aujourd’hui un moyen de monétiser un service, nous pouvons aussi prendre l’exemple  de services nomades, tels que les serveurs de musique en ligne, tels que spotify ou deezer qui finalement proposent la possibilité de gérer sa Playlist en ligne en échange d’une inscription ou d’un abonnement via lequel il est possible d’avoir accès à ce contenu musical n’importe où.

> Dans l’exemple du compte de fidélité, le principe consiste à fidéliser le client, en              enregistrant sa fréquence d’achat ou d’utilisation d’un service dans un temps donné, afin de prendre en note des habitudes de consommation, de permettre un recensement et un inventaire des habitudes d’usages. La fidélité imagée comme un avantage pour les consommateurs est aussi et surtout un moyen de garder le contrôle.

> Ces informations captées sont utiles dans la conception de nouveaux services. Pour faire face à cette logique de cobaye, il est envisagé au royaume uni de mettre à disposition du consommateur leurs données numériques.

 My data Source : Internet actu

A terme, la règle doit être simple : si vous savez quelque chose sur moi, je dois posséder la même information et pouvoir l’exploiter.”

Ces données seront fournies de manière réutilisable et portable, comme c’est le cas aujourd’hui des “open data” publiques (auxquelles le programme fait explicitement référence). Le programme prévoit alors d’encourager l’émergence d’applications destinées à permettre aux individus de tirer bénéfice de leurs propres données. Ce bénéfice passe par d’abord par une meilleure connaissance de soi et de ses pratiques : analyser la composition de son budget ou son régime alimentaire, mesurer son bilan carbone… Puis, de la connaissance, on passe à l’action, notamment (dans le cas de MyData, mais les perspectives sont plus larges) dans la relation commerciale : acheter plus sain ou plus “vert”, faire le bilan d’un an de factures mobiles pour comparer les forfaits, rapprocher de manière anonyme son profil à ceux d’autres individus pour comparer ses choix, réunir des consommateurs aux besoins similaires pour obtenir des propositions adaptées de la part d’une entreprise…

> La personnalisation à l’insu des consommateurs permet d’équilibrer l’écart entre le déclaratif et le constaté > Partir de la pratique réel > Regarde-t-on toujours les mêmes programmes ou, quelles sont mes thématiques préférées, en fonction de l’état émotionnel, physique, en fonction d’un moment de la journée. Puisque finalement, et on en revient à la notion de personnalisation sans identification, si le consommateur définit lui même ses activités, son statut… les informations ne sont pas précises et ne permettent pas une personnalisation ciblée, cohérente et réellement personnalisée, mais seulement configurée pour chacun. Le temps de cerveau disponible, qui est de plus en plus limité face à l’affluence des informations numérique, développe l’utilisation de marqueurs personnalisés et permet de maintenir une activité et une rentabilité liées à ses services numérique. L’intention est donc tournée de plus en plus vers une optimisation de ces services. Finalement l’intérêt de ces pratiques sans consentement est de limiter l’effet normatif .

> Notion de contrôle > Besoin de cultiver une curiosité face au foisonnement de chaines proposées. Un juste milieu est prescrit dans le cas des programmes télévisuels, sans prendre en compte la possible connexion de la télé à internet.

 Le travail que nous avons effectué me conduit à nuancer ces jugements. Admettons qu’il y ait régression, on pourrait néanmoins se poser deux questions qui nous permettraient de modifier sensiblement notre regard. La première est de savoir si au lieu de régression il ne conviendrait pas plutôt de parler de comportements d’auto-régression d’une part, à peu près maîtrisés et pilotés par les gens, d’autre part. Je ne suis pas tellement convaincue que les gens régressent, je crois plutôt qu’ils acceptent de laisser surgir une autre part d’eux-mêmes, une part peut-être perçue comme moins noble et pour cela déconsidérée.

Source : «  le corps des téléspectateurs » Véronique le graziou

> L’auto régression pilotée est le moment où l’on s’autorise à regarder des programmes qui selon nous ne font pas partie d’un contenu valorisant, mais simplement régressif. La télévision, dans ces moments là, est considérée comme un moyen de décompression. La personnalisation passive entre ici comme un moyen de se laisser guider, le choix est réalisé à votre place. Néanmoins la faiblesse face à l’écran dans ces moments pose le problème de la manipulation des téléspectateurs, ceux-ci sont dans ces postures plus empreints à se laisser manipuler et contrôler.

> La notion de personnalisation active est assez présente, notamment dans les modèles de réseaux sociaux comme Facebook, qui donne la possibilité aux utilisateurs de s’auto-historiser sans toutefois avoir la possibilité de les effacer (pratique fermée). Une pratique controversée puisqu’elle utilise de plus en plus les données numériques à des fins commerciales, publicités personnalisées, tel que le fait Google avec la relecture des mail et des contenus écrits.

> Au niveau des données télévisuelles, la manipulation des donnés personnelles est possible dés lors que les informations passent par le biais d’une boxe numérique. Néanmoins une charte de sécurité est mise en place en Europe pour limiter les abus.

Mots clés : Consentement, intérêt, gène, effet normatif, logique de cobaye, position de faiblesse des téléspectateurs, services agrégateurs, foisonnement, filtre de simplification, recommandation, simplification et liberté, logique d’optimisation.

Entretient audio avec Karan Fouladi

Matériel, Immatériel, à la rencontre de plusieurs facteurs (Intermédiaire)

Quelle est l’importance, la place des objets dans leur matérialité, leur histoire et leur organisation? Il s’agit aussi de questionner quelle est la place de l’immatérialité au sens du numérique au sein de cet espace.

Article disponible ici :

Matériel, Immatériel, à la rencontre de plusieurs facteurs

Le non usage des nouvelles technologies, un rejet ou un choix? (non finalisé)

« Moi, je ne suis pas pour le moderne. Le matériel moderne, tout marche mal. »
Yvonne a 99 ans et se souvient de la fin de la première guerre mondiale. Elle a cessé d’exercer sa profession d’employée de bureau en 1970, au moment même de l’essor des nouvelles technologies.
« On ne voit pas l’intérêt », « on n’est pas intéressé », « on n’a pas été intéressé » sont autant de réponses que l’on peut entendre auprès des personnes âgées, telles qu’Yvonne, au sujet des technologies et qui mettent en exergue des questions récurrentes aujourd’hui sur l’identité et les causes de l’existence des non-usagers de ces technologies.
On associe fréquemment « vieillissement » avec les concepts de sénilité, incapacités physiques et problèmes de mémoires et faisons des seniors des non candidats à l’apprentissage et à l’usage des nouvelles technologies, de moins en moins incités donc à les adopter. Mais qui sont réellement les non usagers et pourquoi existent t il?
Des peurs se développent à l’égard des machines et des mouvements en réaction à la question de leur légitimité apparaissent.
Quelles sont les causes de ces réticences, de ces points de résistance à l’égard des nouvelles technologies? S’agit il d’un rejet ou d’un choix? Peut on réellement lutter contre l’usage de ces technologies aujourd’hui?

La technophobie, association de « technologie » et « phobie », désigne un rejet, une peur irraisonnée de la technologie. Cependant, il existe différents types de craintes, celle qui est instinctive face à cette nouveauté croissante de la technologie, et celle qui est réfléchie et contre laquelle on tente de lutter.

Voilà une quinzaine d’années qu’Yvonne s’assoit à heures fixes, de 14h à 17h, sur le même banc public. Cette pause rythme ses journées, sauf lorsqu’il pleut, au quel cas elle préfère rester chez soi. C’est une pause dans son quotidien solitaire, durant laquelle elle observe les passants, jouer les enfants et fait parfois des rencontres singulières.

Certains individus tentent de revenir à la vie qu’ils connaissaient avant les NTIC. On parle alors de déconnexion volontaire, stratégie employée par Thierry Crouzet pendant 6 mois, dont il retrace l’expérience dans un livre, « J’ai débranché, comment revivre sans internet après une overdose ». Il choisi de réinvestir les terrasses de cafés et de réapprendre les notions d’attente et d’arrêt, de position « OFF », dans une société où il est question aujourd’hui de « permanence télécommunicationnelle », d’interconnexions et de branchement perpétuel.
Selon Francis Jauréguiberry, l’usage des TIC est intimement lié à notre volonté de maîtriser le temps, dans une société où nous vivons les choses en simultané et en accéléré. De plus en plus, les TIC permettent de faire plusieurs choses à la fois, dans le but de densifier le temps, de le rendre plus fort, plus intense et en 30 ans les choses sont devenues plus rapides, les délais plus courts, les flux plus tendus, les gens davantage pressés.
« L’expérience que nous vivons tous avec ces outils est complexe : d’un côté nous voulons être branchés, avoir des informations en flux tendu et de façon immédiate, être relié par des liens sécurisants, pratiques et apaisants, et de l’autre côté, nous ne voulons pas être sonnés continuellement, contrôlés ou bien dirigés à distance. »
Ce ne sont pas ces outils eux mêmes mais l’usage que nous en faisons qui ont un « impact » sur notre rapport au temps.
Une déconnexion est devenue nécessaire. En effet, selon Jauréguiberry, il s’agit de « ne pas se laisser déposséder de notre propre temporalité, de nos propres rythmes face à une sorte de synchrone universelle ».
Cette logique rétablit donc les notions de durée, de différé, d’épaisseur du temps. Un temps qui nécessite donc l’arrêt, de la mise en distance favorisant ainsi un « retour sur soi ».
Cette peur de devenir dépendant, de perdre le contrôle face aux technologies est donc devenue cause d’une déconnexion volontaire, du choix de s’en défaire.

« Ce n’est pas de mon temps »
Un téléphone fixe, un frigidaire 20 ans d’âge et une télévision vieux modèle sont les seuls traces technologiques que l’on peut trouver chez Yvonne.
Ancienne dactylographe pour le quotidien « le Figaro », elle n’a jamais « touché » un ordinateur en 40 années de retraite.
Les générations qui n’ont pas connu l’informatisation au travail ou à la maison sont généralement des populations spontanément moins équipées si bien que seulement 1% des utilisateurs des réseaux sociaux tels que Facebook ont plus de 70 ans.
On associe souvent informatique et jeunesse et les personnes âgées sont généralement mises à l’écart. Devant un sentiment d’incompréhension et d’impuissance face aux technologies s’effectue alors un désintéressement.
Aujourd’hui, peu d’individus ou d’organisations endossent le rôle d’intermédiaire, de « médiateur » entre les seniors et les nouvelles technologies.
L’artiste Albertine Meunier, à travers son programme de recherche-action « Plus longue la vie », se déploie à faire entrer dans le quotidien de femmes de plus de 70 ans la pratique d’internet, à en montrer l’aspect ludique et pratique dans la vie de tous les jours.
Au delà de cette peur irrationnelle de ne pas être à la hauteur face aux NTIC, on retrouve des craintes liées à des raisons strictement émotionnelles, sources d’un rejet beaucoup moins réfléchi. Le caractère froid et impersonnel que renvoie les nouvelles technologies ainsi que la dénaturation de la dimension humaine de la relation, bien que ces dernières nous permettent de communiquer avec d’autres personnes, y participent.
Certaines personnes âgées sont usagers de cette technologie, par l’intermédiaire d’un tiers où lorsque l’entourage les y a contraint. Concernant le téléphone cellulaire par exemple, il est assez courant d’observer que ceux qui en sont équipés, le sont pour des raisons de sécurité, sont incités à l’utiliser sous la pression de la famille, soucieux de pouvoir les joindre à tout moment.

Aujourd’hui, tout doit être facile et immédiat alors que l’apprentissage est permanent. On assiste à l’émergence de différentes techniques d’apprentissage tels que les séminaires de formation, les conseils, coaching, accompagnement, auto-formation, e-learning, etc…
Mais le refus de l’effort nécessaire à cet apprentissage est bien souvent plus facile. Il devient donc également source d’un blocage et d’un découragement envers les technologies.
Ces peurs face à la machine et aux technologies, celle de perdre son humanité, d’être contrôlé, le sentiment désagréable d’une froideur déshumanisée qu’on leur attribue généralement, le refus de faire les efforts nécessaires à leur apprentissages réguliers, d’en dépendre, sont autant de sentiments négatifs qu’il faut faire s’éclipser progressivement.
Ainsi, les émotions sont sources de nombreuses résistances au changement et l’arrivée rapide des NTIC dans notre paysage quotidien a donc généré chez certaines personnes ce phénomène de rejet, rationnel ou irrationnel, et ce d’autant plus violent que les technologies sont devenues envahissantes rapidement.

Darwin montrait que l’homme devait s’adapter sans cesse à son environnement au risque de disparaître.
Nous devons donc apprendre pour changer et nous adapter et cette nécessité de s’adapter pour survivre a été amplifiée récemment par l’explosion de ces nouvelles technologies.
Ne pas les intégrer dans son quotidien professionnel ou personnel, c’est donc prendre le risque d’un décalage avec son environnement, mais est-ce peut être aussi celui de vivre moins longtemps? La dépendance engendrée par ces technologies, et le manque certain d’une autonomie est probablement la source d’un vieillissement plus rapide.
Pourrions nous donc vivre comme Yvonne, presque centenaire, si nous nous refusions l’usage de celles qui ont remplacé chacune de nos actions quotidiennes?

 

 

Carole-Anne Rivière et Amandine Brugière, « Bien vieillir grâce au numérique »

Serge Guérin
« la nouvelle société des seniors »

Francis Jauréguibery et Serge Proulx
« Usages et enjeux des technologies et communication

« NTIC et Psychologie du changement » par Laurent Dukan

http://80ansconnectes.fr/
web reportage de Marine de Saint Seine et Igal Kohen

http://www.pluslonguelavie.net/Albertine-Meunier

Yvonne P.

Des Racines de la technophobie (non finalisé)

Des racines de la Technophobie

Définition de la téchnophobie:

Wikipédia:
Le néologisme technophobie — de technê, τέχνη (artefact) et phobos, φόβος (peur) — qualifie péjorativement le rejet d’une ou plusieurs techniques.Le terme est généralement utilisé par leurs détracteurs pour désigner les opposants, même modérés, à une technologie particulière.

Larousse:
Définition absente

/1/ Comment une phobie envers une technologie peut-elle apparaitre?
/1/ Quatre Facteurs anxiogènes
Les progrès techniques font de plus craindre la survenue à plus ou moins long terme d’effets secondaires dangereux pour la santé et l’environnement quand leur nocivité ne se manifeste pas déjà.
Suivant une interview de Daniel Boy, directeur de recherche au Cevipof:
Chez les Français, la naissance d’une peur par rapport à la technique est récente et dû aux crises scientifiques et techniques: le sang contaminé, les OGM, ou la vache folle. Ce qui ne veux pas dire que les Français ne font pas confiance aux sciences. Ils veulent voir ce qui sort de «la boite scientifique», et en demande un droit de contrôle ou tout du moins un droit de conversation.
Comment se construit une peur par rapport à une technologie? Selon Daniel Boy nous pouvons aujourd’hui référencer quatre facteurs d’une technologie qui peuvent créer une peur:
– Le risque lointain.
– Le fait qu’une technologie agisse ou soit invisible.
– La technologie est non maîtrisable.
– La technologie est non choisie.

/2/ Analyse de quelques technologies
Prenons un exemple concret d’aujourd’hui, les ondes. Une antenne agit, par principe, de loin. Les ondes sont invisibles, on ne la maîtrise pas dans le sens où tout le monde ne comprend pas comment ça fonctionne, et non choisie car une personne qui vit avec une antenne relais sur son toit ne le choisi pas.Enfin, il est important de rappeler qu’aujourd’hui ce sont des scientifiques plus ou moins crédibles et plus ou moins établis qui donnent les alertes sanitaires concernant les ondes, et que les Français sont plus sensibles et attentifs aux études du CNRS, ou autres grands instituts de recherche. Ce qui ne permet pas à la technologie des ondes d’être vue comme une technologie hautement effrayante.
Cette interview nous fais bien comprendre comment une crainte par rapport à une technologie peut apparaitre. Nous pouvons alors par analyse comprendre comment les autres peur apparaissent. Prenons la technologie du nucléaire qui est plus flagrante dans son exemple. Un nuage radioactif se déplace vite et loin, des eaux contaminées peuvent circuler et empoisonner toute la faune d’une mer et s’étendre, ce qui en fait un risque lointain. Les particules radioactives sont invisibles, inodores et indolores. La radioactivité peut échapper à notre contrôle, comme on a pu le voir dernièrement, l’être humain n’est pas totalement maitre du nucléaire. Ce qui est renforcé par le fait qu’une fois contaminé, un lieu peut mettre des décennies, voir des siècles à redevenir viable. Enfin, il n’est pas de la décision de tout à chacun de choisir d’avoir près de chez soi une centrale nucléaire. On peut le voir donc, le nucléaire a toutes les raisons d’être une technologie anxiogène.
Par le même raisonnement on comprend pourquoi l’utilisation du gaz dans les habitats est moins anxiogène. Il n’y a pas ou peu de risque lointain, cette technologie et maitrisable, et on peut choisir aujourd’hui d’utiliser ou non le gaz. Pourtant à l’état naturel, le gaz de ville n’a pas d’odeur, ni de couleur. En 1937, lors de l’accident à New London au Texas d’une explosion du au gaz dans une école causa la mort de près de 300 personnes. Pour des raisons de sécurité depuis l’accident, un odorisant chimique, à base de tétrahydrothiophène (THT) ou de mercaptan (composé soufré), lui donne une odeur particulière afin de permettre sa détection lors d’une fuite. C’est pourquoi l’utilisation du gaz aujourd’hui est moins anxiogène que le nucléaire.

/3/ Qu’en est-il de la télévision?
Le mot technophobie est parfois employé par des critiques pour qualifier la teneur de certains essais de Jacques Ellul, Paul Virilio ou encore Philippe Breton. Les techniques sont accusées par ces auteurs d’aliéner l’homme et de détruire le lien social.
Pour Jacques Ellul cependant, ce ne sont pas les techniques qui sont questionnées, mais le système technicien, à savoir le caractère sacré et obligatoire du phénomène technique dans tous les domaines de la vie de l’homme.
Un exemple que développe Jacques Ellul, dans ses interviews «entretien avec Jacques Ellul», est celui de la télévision:
Jacques Ellul commence par dire que «Aujourd’hui c’est la télévision le média absolument dominant dans la propagande», et que «Le téléspectateur peut absolument ne pas avoir l’impression d’être propagandé», «même si aujourd’hui on ne peut pas vraiment dire que la télévision est une propagande, c’est une sorte d’infusion, de bain culturel permanent».
Jacques Ellul soulève ici un problème d’action invisible sur le téléspectateur et de non maitrise du contenu télévisuel, regarder la télévision ne demande aucun effort, il n’y a pas de lecture, et dans les documentaires ou reportages la voix du commentateur nous indique ce qu’il y a regarder et ce qu’il y a à comprendre. Le téléspectateur n’a plus le rôle de critique. Cette non maitrise, ce non choix du contenu est repris ensuite dans son explication « dans le journal (papier) on pouvait se méfier, de ce que le journaliste avait retravailler, avec la télévision, on est dans les faits, alors il n’y a pas de discussion».
Nous retrouvons clairement deux caractéristiques énoncées par Daniel Boy dans cette citation de Jacques Ellul, qui sont le caractère invisible de l’action de la télévision sur nous, et moins de maitrise par rapport au contenu télévivuel. On comprend donc que la télévision est susceptible de créer une phobie, mais pas aussi grande que celle crée par la technologie du nucléaire. En effet, le non choix, l’invisibilité et la non maitrise de la télévision porte surtout sur le contenu qu’elle diffuse. Il est possible de choisir de ne pas avoir une télévision chez soi, les télévisionnophobes n’auront qu’à se débarrasser de leur téléviseur. Cependant, lors d’un autre interview, ce que se permet de rappeler Jacques Ellul, c’est que c’est notre système entier qui fonctionne comme notre télévision. Que veut-il dire par là?

/4/ Le cas de la société technicienne
Dans une autre interview, Jacques Edull définit la société technicienne comme étant une société dans laquelle chacun n’a plus la possibilité de faire des choix personnel.
«Je suis extrêmement surpris lorsqu’on me dit que l’homme moderne peut choisir, alors qu’il ne sait plus utiliser les possibilités de liberté qu’il aurait encore, nous baignons donc dans un climat qui fait qu’on acquiert une mentalité totalitaire. Ce qui tend à le démontrer c’est qu’il n’y a qu’un modèle de société, et que le but de l’action dans le tiers monde, est d’amener le tiers monde à notre modèle de société, la société de type occidental. Si aujourd’hui on ne peut pas vraiment dire que la télévision est une propagande, c’est une sorte d’infusion, de bain culturel permanent»
«Nous sommes tous très content des progrès de la technique, nous demandons tous des voitures plus silencieuses, moins polluantes, le technicien y répond bien, il y a une complicité parfaite entre nous tous, mais en même temps nous avons une dépossession de ce qui a fait jusqu’à présent la qualité de l’homme à savoir, sa capacité à maitriser, ou volonté de maitriser les événements une capacité de distance par rapport à ce qui l’entoure, une capacité de critique. Il y a en même temps une vague d’angoisse, «oh lala, mais l’ordinateur va penser à ma place».

Nous voyons que le choix, et la maitrise est une caractéristique pré-dominante dans l’apparition d’une peur, et d’un sentiment de malêtre. On peut alors se demander, quels sont les bons choix à faire pour trouver le bonheur, renoncer à toutes technologies peut-il être envisageable pour tous?

/2/ Refuser toute technologie peut-il mener au bonheur?
/1/L’analyse des évolution des technologies d’après Freud
D’après Freud, dans son livre Malaise dans la civilisation, l’évolution des technologies n’a pas fait notre bonheur:
«Sans les chemins de fer, qui ont supprimé la distance, nos enfants n’eussent jamais quitté leur ville natale, et alors qu’y eût-il besoin de télé- phone pour entendre leur voix ? Sans la navigation transatlantique, mon ami n’aurait point entrepris sa traversée, et je me serais passé de télégraphe pour me rassurer sur son sort. A quoi bon enrayer la mortalité infantile si précisément cela nous impose une retenue extrême dans la procréation, et si en fin de compte nous n’élevons pas plus d’enfants qu’à l’époque où l’hygiène n’existait pas, alors que d’autre part se sont ainsi compliquées les conditions de notre vie sexuelle dans le mariage et que se trouve vraisemblablement contrariée l’action bienfaisante de la sélection naturelle ? Que nous importe enfin une longue vie, si elle nous accable de tant de peines, si elle est tellement pauvre en joies et tellement riche en souffrance que nous saluons la mort comme une heureuse délivrance ?»

De plus Freud va plus loin et pense que c’est la civilisation qui est la raison de notre Malheur:
«c’est ce que nous appelons notre civilisation qu’il convient de rendre responsable en grande partie de notre misère; et de l’abandonner pour revenir à l’état primitif nous assurerait une somme bien plus grande de bonheur. Je déclare cette assertion surprenante parce qu’il est malgré tout certain – quelle que soit la définition donnée au concept de civilisation – que tout ce que nous tentons de mettre en oeuvre pour nous protéger contre les menaces de souffrance émanant de l’une ou l’autre des sources déjà citées relève précisément de cette même civilisation.»

Nous pouvons nous demander alors si la décision extrême de refuser toutes technologies modernes peut être un modèle de société à apprivoiser pour tous. Par exemple, est-il une bonne idée d’adopter la façon de vivre des Amish, ou de revenir à un modèle de société de la Grèce antique?

/2/La civilisation est elle à bannir?

Toujours selon Freud:
«Il semble certain que nous ne nous sentons point à l’aise dans notre civilisation actuelle, mais il est très difficile de juger si, et à quel point, les hommes de jadis se sont sentis plus heureux, et alors d’apprécier le rôle joué par les conditions de leur civilisation.»

«On découvrit alors que l’homme devient névrosé parce qu’il ne peut supporter le degré de renoncement exigé par la société au nom de son idéal culturel, et l’on en conclut qu’abolir ou diminuer notablement ces exigences signifierait un retour à des possibilités de bonheur.»

/3/Revenir plutôt à une civilisation où chacun fait des choix

D’après Freud, c’est finalement à chacun de se construire, et de construire son bonheur:

«La liberté individuelle n’est nullement un produit culturel. C’est avant toute civilisation qu’elle était la plus grande, mais aussi sans valeur le plus souvent, car l’individu n’était guère en état de la défendre»

Mais l’homme est fait pour vivre en société, parce qu’il lui est impossible de vivre indépendamment les uns des autres. Alors quels choix avons-nous encore?

«Aucun conseil ici n’est valable pour tous, chacun doit chercher par lui-même la façon dont il peut devenir heureux. Les facteurs les plus divers interviendront dans le choix des chemins à suivre. Tout dépend de la somme de satisfaction réelle que chacun peut attendre du monde extérieur, de la mesure où il est susceptible de s’en rendre indépendant, enfin de la force dont il dispose pour le modifier au gré de ses désirs»

/*/Bibliographie
Source:
Daniel Boy:http://www.dailymotion.com/video/xcclby_daniel-boy-directeur-de-recherche-a_tech

Jacques Ellul: http://www.dailymotion.com/video/x8er1l_jacques-ellul-et-le-progres_news

Freud: Malaise dans la civilisation (http://classiques.uqac.ca/classiques/freud_sigmund/malaise_civilisation/malaise_civilisation.pdf)

Wikipedia

Des racines de la Technophobie

/1/ Comment une phobie envers une technologie peut-elle apparaitre?
/1/ Quatre Facteurs anxiogènes
/2/ Analyse de quelques technologies
/3/ Qu’en est-il de la télévision?
/4/ Le cas de la société technicienne
/2/ Refuser toute technologie peut-il mener au bonheur?
/1/L’analyse des évolution des technologies d’après Freud
/2/La civilisation est elle à bannir?
/3/Revenir plutôt à une civilisation où chacun fait des choix

Evolution des objets électroniques domesique (Version intermediaire)

La lampe Bauhaus WG 24

Nickel, Bronze, Verre

1924

 

 

 

 

 

La lampe Bauhaus WG 24 est dessiné par Wilhelm Wagenfeld et fabriqué dans l‘atelier du Bauhaus à Weimar en 1924. La lampe est composée de trois parties, une plaque de base ronde, un support central: une ronde lisse colonne, qui est  fixée à la plaque de base par deux threads et retenu par au-dessous des écrous, la moitié supérieure est filetée sur laquelle repose un cadre de trois rayons soutenant une nuance en verre hémisphérique. Le commutateur de traction est de maille métallique fine, se terminant par un faîteau balle et fait saillie à partir d’une ouverture trompette, petite forme sur la manche dans le haut de la colonne. Cette lampe était l’une des premières manifestations de principes de conception du Bauhaus. il est clair que les deux modèles sont pratiquement contemporains et de montrer de façon décisive l’influence de la Hongrie, Laslo Moholy-Nagy qui a rejoint le Bauhaus en tant que Maître Forme des ateliers de métal en 1923. Moholy-Nagy fondamentalement changé la pratique de l’enseignement au sein des ateliers de métal. Il a réorganisé selon le mandat donné à lui par Gropius « comme un atelier de design industriel» (Bauhaus 1919-1928 à New York, MOMA, 1938). Il a encouragé les étudiants à se concentrer sur une approche géométrique de problèmes formels plutôt que des solutions purement décorative et d’expérimenter de nouveaux matériaux. Les résultats, en particulier des élèves tels que Marianne Brandt (voir cendrier, ACV. M73 & A-1988) et Wilhelm Wagenfeld sont depuis devenus des classiques de la La production du Bauhaus. La lampe est un des premières objets électroniques domestiqués. L’intervention de l’électricité signifie une différente manière de concevoir que les objets non électronique. L’application des différents matériaux devient un grande sujet pour satisfaire le cahier des charges. C’était une période où se trouve la transition de l ‘artisanat à l’industrie. Et cet objet fabriqué artisanalement dans un atelier convient aussi parfaitement aux processus de la production de masse. C’est pour cela qu’il est encore moderne même aujourd’hui.

Fonctions   Matériaux   Fabrications   Forme   Esthétique   Style

 

Sk4

Braun

Dieter Rams

1956-1963

 

Le design chez Braun

1- Concevoir des produits d’une valeur d’usage satisfaisante, et aboutir à un résultatesthétique accréditant l’idée d’une technologie avancée et parfaitement maîtrisée.

2- Etablir des relations formelles immédiatement perceptibles entre les différents produits Braun.

 

En 1954, le fabricant allemand Braun a invité les HfG de prendre en charge son programme de conception. Hans Gugelot a travaillé avec une équipe de la société dirigée par l’architecte Dieter Rams. La radiographie SK4, connu comme “Cercueil de Blanche Neige” en raison de son couvercle en plastique transparent. Il se trouve une excellente fusion de l’esthétique nouvelle et ancienne dans cet objet. Le bois ajoute une belle apparence élégante au produit, tandis que le design moderne en métal qui est emprisonnée entre les deux dalles bois établit un sentiment nouveau et propre pour le produit. La révolution de l’objet se situe à la configuration de l’interface, différent que les autres modéles, l’instrument de bord est sur le côté dessus, et les parties des composants sont cachées dedans, afin d’avoir un objet sans vraiment un côté caché. Le concept du design était mâture à travers les projets de Rams. On y trouve la pureté et la simplicité. C’était le design qui dirige au lieu du marketing. C’était une vraie mise pratique du fonctionnalisme.

Fonction    Forme    Style

 

Brionvega tv

 

Richard Sapper

1969

 

Ce petit portable, téléviseur plastique tubé est façonné de telle sorte que son écran s’incline légèrement vers le haut. La face d’elle est juste l’écran – pas de boutons,des boutons ou des haut-parleurs ou tout type d’entourent que ce soit. Tous les trucs accessoire est monté sur le dessus ou les côtés. Une antenne de choux télescopique à l’avant, plutôt que le dos est aussi de plus normal, un métal à charnière poignée est à fond, s’intègrent parfaitement dans le virage en haut de la boîte. Il est assis là sur des patins trapu comme un vaisseau spatial joyeuse peu, de nos jours comme bien équipée électroniquement comme tout nouveau téléviseur. Quetrahit son âge est le bulbe carré format de l’écran – ce premier objet émergé des décennies avant plat, écrans larges est devenu la norme. Fondé à Milan en 1945, spécialisée dans Brionvega téléviseurs de fabrication.Giuseppe Brion et ami ingénieur Pajetta créé une marque qui a fait de résister àl’épreuve du temps. Produits Brionvega devenus objets de culte. Les téléviseurssont dans la collection permanente des musées internationaux, dont le MoMA. Le téléviseur Algol qui me plaît le mieux, a été conçu en 1964 par l’Italien Marco Zanuso l’et son collègue allemand Richard Sapper, qui entre eux produit une série de produits durables pour Brionvega au les années 1960 en utilisant de nouveaux circuits miniaturisés. La miniaturisation des objets et la vulgarisation des polymères amènent de nouvelles possibilités de forme d’un objet. Télévision n’est plus une boîte avec un écran mais un propre objet. La nouvelle forme renvoie un nouvel usage, et l’idée du produit est ainsi évoluée.

Technologie    Forme   Usage   Style

 

 

Muji CD Player

Fukasawa Naoto

1999

 

 

 

 

Naoto Fukasawa est un designerl japonais, né en 1956. Il est diplômé de l’Université Tama Art en 1980.Après avoir agi comme chef de la compagnie américaine de bureau IDEO Tokyo, il a établi Naoto Fukasawa Design 2003. Ses œuvres représentatives incluent MUJI CD de joueur (une partie de la collection permanente, le MoMA de New York), les téléphones mobiles « Infobar» et «néon» et la marque de ± 0 appareils électroménagers et articles divers. Ces dernières années, il a publié une série denouvelles œuvres avec des entreprises italiennes B & B Italia, Driade, Magis, Artemide, Danese et Boffi, ainsi qu’en Allemagne et en Europe du Nord, et ils ont suscité beaucoup d’attention. Il est considéré comme l’un des designers les plus influents au monde. La disque commence à tourner lentement quand le player est mise en route, et que la rotation se stabilise progressivement, la musique commence à jouer. En Asie, les ventilateurs avec un commutateur à ficelle sont très courants. Quand on le déclenche, le vent  souffle. c’était un sentiment incroyable quand ces deux Image synchronisées. l’idée que tirant une ficelle pourrait susciter un dispositif musical à l’action, fait sentir la chaleur immense s’apparente à la convivialité. il était si différent de l’appareil de logements existants. Les emotions ou les expériences qu’un objet peut évoquer sont devenu les inspiration ou des facteurs préalables pour les designers. Ou on peut dire que les expérience des usage sont considérés comme la fonction d’un objet.

Scénario/ Expérience    Forme/ Matériaux    Fonction/ Usage

 

Mac book uni-body

Apple

2008

 

 

Le MacBook Pro est usiné dans un seul bloc d’aluminium. C’est une technologique sophistiquée. Plusieurs pièces sont regroupées dans un boîtier unique. C’est une rencontre de la haute technologie et l’artisanat. Cela montre le fait que, aujourd’hui, quand la frontière entre la production de masse et l’artisanat devient plus en plus indistincte, le plus grand défi du design n’est pas de chercher des compromis sous les contraintes technique, mais de trouver des prévisions qui font évoluer la technologie. Un siècle et demie plus tard, cela répond à la question posée par la Bauhaus.

Concept   Technique   Qualité

Les technologies dédiées aux personnes âgées. Efficaces ? Nécessaires ?(Version intermediaire)

La 1ère partie de mon travail est un entretien que j’ai eu avec Pascal Dreyer (Leroy Merlin Source). Dans cette discussion retranscrite, il nous fait partager son expérience de terrain sur les questions de l’habitat et de la dépendance outillée par des technologies dédiées.

Entretiens

Je vais prendre un peu de recul sur cette discussion et me servir des quelques clefs de compréhension qui m’ont été fournis pour aller plus loin dans la réflexion.

L’appropriation de l’objet technologique chez les personnes âgées

Quelques éléments permettant de mieux concevoir l’appropriation sous ses différents niveaux. Pour faire vite: lire l’introduction qui donne une première définition puis piocher à partir des titres ce qui pourra enrichir vos recherches.

L’article:

L’appropriation de l’objet technologique chez les personnes âgées

Quelques documents cités-utilisés dans cette recherche:

LA DIVERSITE DES USAGES DES TECHNOLOGIES

NTIC Jeunes _ Vieux – V. Caradec , L. Le Douarin – Les grands-parents, leurs petits-enf ants et les « nouvelles » technologies de communication

TECHNOLOGIE ET VIEILLISSEMENT

VIEILLISSEMENT ET MEDIAS DOMESTIQUES

Et le concis mais excellent article de Pierre Damien Huyghe :

POUR UNE TECHNIQUE HOSPITALISABLE

 

 

 

 

GESTES & BREVETS : une marchandisation de plus de l’expérience humaine?

Depuis le 25 octobre 2011 Apple est officiellement le détenteur du brevet « slide to unlock ». « slide to unlock »? C’est une technologie de déverrouillage basée sur l’association d’un geste sur écran tactile et d’une représentation visuelle.

 Mais qu’est-ce qu’un brevet exactement?

 Un brevet, c’est un titre de propriété intellectuelle qui confère à son propriétaire, non pas un droit d’exploitation, mais un droit d’interdiction d’exploitation.

Il concerne une innovation technique, c’est-a-dire « un produit ou un procédé qui apporte une solution technique à un problème technique donné ». Il y a trois critères élémentaires de brevetabilité : Tout d’abord l’invention doit été nouvelle et rester secrète jusqu’au dépôt du brevet. D’autre part, sa conception doit être inventive. Enfin, cette invention doit pouvoir être utilisée ou fabriquées dans tous types d’industrie. Ainsi, le geste lui-même de pousser avec le doigt la représentation graphique d’une flèche pour déverrouiller l’écran tactile d’un smartphone est reconnu comme une solution technique au problème de déverrouillage d’un écran tactile. C’est donc une «invention» qui se retrouve par la même occasion sacrée propriété intellectuelle d’une grande multinationale. En tant que technique, c’est un geste hyper intentionnalisé qui inscrit son action au sein d’un vaste dispositif : si on replace ce simple « slide to unlock » dans son contexte d’usage, il agit comme une véritable clé d’accès vers tous les outils numériques et les réseaux d’activité liés à un smartphone.

 Et pourquoi des gestes sont-ils brevetés?

 En imposant des droits exclusifs d’exploitation, un brevet est censé promouvoir la recherche en permettant aux inventeurs de de se financer par la vente de leur droits aux producteurs. De plus, le principe de divulgation publique des inventions inscrit le brevet dans une démarche de diffusion des savoirs et des avancées techniques. D’autre part, le brevet incite les entrepreneurs à innover, en espérant que le monopole d’exploitation d’une invention leur permettra de récupérer l’investissement de départ en recherche et développement et de réaliser du profit. C’est ici la démarche d’Apple et de nombreuses autres sociétés telles que Xerox, Microsoft, Samsung, Intellectual Ventures, Lucent ou encore Gesture Tek, le leader mondial des interfaces utilisateur à contrôle gestuel pour écrans et dispositifs interactifs. Mais qu’est-ce que cette concurrence monopolistique qui vise, à grand coup de brevets, à s’approprier toutes les normes logicielles, matérielles et esthétiques? Ce «glissement du doigt sur une surface lisse» n’est-il pas une marchandisation de plus de l’expérience humaine ?

Commencé dès la fin des années 90, le fait de breveter des inventions associées à des gestes est devenu un enjeux commercial évident face à l’évolution des interfaces homme-machine. Effectivement, d’outils informatiques sur lesquels on opérait une action, par exemple appuyer sur une touche pour monter ou descendre dans un écran, on passe progressivement à un environnement numérique qui capte notre activité. Ses nouveaux dispositifs sont donc amenés à : interpréter l’intention de nos gestes et communiquer en réseau pour propager à toutes les dispositifs concernés l’effet de cette activité. Des surfaces tactile jusqu’aux gestes de la Kinect, en passant par différents scénario d’objets en réseau (serveur Freebox, compteur intelligent etc), ces différents dispositifs déplacent la dynamique d’action-réaction à la base de tout dispositif interactif vers une écologie domestique de captation-réaction.

Dès le départ, la machine amorçait un fossé entre l’effort humain fournit et l’ampleur de l’effet engendré. La volonté de performance dans les domaines du travail et de la productions industrielle mais aussi le désir de gagner du temps dans une économie de service vont très vite déplacer les machines de la sphère du travail à la sphère de la vie privée. Ainsi les valeurs se sont transformées de sorte que connexion (l’ampleur du réseau d’usagers rattachés à un service) et accessibilité (la facilité d’accès à un service par les usagers) sont devenus les maîtres mot de nos échanges au sens large. Demandant à l’origine un savoir-faire et des gestes professionnels, les machines numériques d’aujourd’hui visent une manipulation sans apprentissage dont l’usage ne se limiterait pas à une sphère d’activité plutôt qu’une autre. Effectivement, un ordinateur portable est un outil de travail pour un journaliste comme pour un banquier et un outil de travail comme de divertissement. Ainsi, pour aboutir à une telle transversalité deux approches s’imposent : celle de développer des outils universels, ce qui entend un processus de normalisation, et celle qui consiste à proposer des modes de manipulation toujours plus simples et « intuitifs ».

 Mais qu’est-ce que cette idéal du geste « intuitif » ?

 Par définition, l’intuitif c’est ce qui est automatique, inné et ne fait pas ou peu appel à la raison. Dans un contexte pédagogique, les méthodes dites intuitives font appel aux sens plutôt qu’au raisonnement ou à la mémoire de celui qui apprend. Ainsi, quoi de plus merveilleux que de contrôler un dispositif complexe sans aucun effort qu’il soit physique ou mental? Quoi de plus attractif que des outils qui semblent proposer une médiation toujours plus légère de nos désirs? Sous cet imaginaire du tout intuitif , et que ce soit aujourd’hui effectif ou un ressort du marketing, ne se profile-t-il pas une évolution vers des modes de manipulation toujours plus pulsionnels? Le contrôle par le biais de gestes intuitifs fait appel à l’individu dans l’intimité quasi inconsciente de son corps. L’usager opère alors dans un environnement technique immersif ou les gestes qu’il effectue lui appartiennent déjà. Il devient un organe dans un organisme.

En parcourant les couloirs du métro, on peut lire sur la dernière publicité Kinect le slogan suivant : «La manette c’est vous». Microsoft se présente donc comme un fournisseur d’expériences sensibles auxquelles on s’adonne dans un contexte de jeu, de même que Apple se présente comme un environnement de vie dans lequel tout serait rapide, beau et facile. Aujourd’hui les gestes sont brevetés en tant que technique d’exécution liée à un objet « intelligent » : on secoue son mobile pour annuler, on fait glisser deux doigts sur un trackpad pour faire défiler une page etc. Parce que le geste associé au « slide to unlock » est la propriété intellectuelle d’Apple, on peut  considérer que Apple emprunte mes propres mains pour que son innovation fonctionne. Et qui plus est, je paye pour les lui prêter. Mais pourquoi est-ce que j’accepte d’acheter ce dispositif ? Parce qu’on ne me vend pas une technique de déverrouillage mais une expérience magique.

Dans une récente demande de brevet, Apple, à nouveau, déclare vouloir « densifier son dictionnaire de gestes tactiles en incluant des micro-gestes au sein d’autres gestes afin de former des séquences déclenchants des actions (des accords). » Ainsi les gestes numériques semblent vouloir acquérir le statut de langage avec des principes quasi structuralistes de conception : à la manière de syllabes, ces micro-gestes s’articulant entre-eux pour composer différentes possibilités d’actions.

 Mais jusqu’au peut-on pousser cette métaphore du langage?

 Si les syllabes forment des mots et les mots des phrases d’où découlent bonnant malant du sens, que naît-t-il de ce langage gestuel? qui plus est, de ce langage gestuel propriétaire? Un accord de gestes déclenche ici une action, son effet n’est donc pas une idée mais déjà la réalisation de cet idée. Articulée à la dématérialisation des supports grâce au numérique, allons-nous devenir des techniciens intuitifs irresponsables car inconscients de leur actes? Le principe fondamental d’une action c’est, certes, de prendre son sens à travers les conséquences qu’elle déclenche mais aussi à travers la manière même dont elle opère. Alors? Allons nous perdre un peu de cette liberté qui s’exprime dans la manière intime que nous avons chacun de faire quelque chose?

Aussi encombrant, contraignant soit-il, l’objet pose un contexte d’usage. Matériel comme une chaise ou dématérialisé comme un livre numérique, il possède toujours une certaine autonomie de sorte que sa présence, immédiate ou accessible, construit l’environnement de notre quotidien : c’est un obstacle qui nous permet de réfléchir à ce qu’on est entrain de faire, c’est un contexte qui rend visibles des potentiels (de la matière à vivre), et c’est en même temps un tiers qui ritualise l’action. Dans le geste, tout est rituel et tout est toujours en transformation. Si le tacile est une manière sensible de renouer avec le tangible, le geste numérique est une manière corporelle d’incarner l’action : je mime ce que je veux effectuer. C’est donc le geste qui fait apparaître son contexte. Quand je veux voir l’image suivante, je mime de tourner une page : le propriétaire de ce gestes me dit donc tacitement qu’une image est toujours une couche qui en recouvre une autre. Quand je secoue mon mobile pour annuler une action, cela sous-entend que si je violente un peu cette machine elle ne fera que ce que je veux. il y a toujours une sémantique et un imaginaire lié à nos dispositifs (objets, mots, gestes etc). Quand j’effectue ces micro-gestes j’accepte donc de vivre dans l’environnement symbolique qu’ils construisent. Ainsi, en adoptant tel ou tel type de gestuelle, chacun se fidélise momentanément à son propriétaire et aux valeurs qu’il défend.

Du tactile à la kinect, ces dispositifs nous proposent un mode de fonctionnement non pas technique mais relationnel. On entre en contact et en relation avec la surface son I-phone, on dialogue avec le décor virtuel de sa kinect etc… Aujourd’hui on s’achète un smartphone comme on s’achetait une belle voiture dans les années 60 à la différence près que ce qu’on en garde réellement ce n’est pas un bel objet, celui-ci étant voué à une obsolescence programmée, mais seulement des manières de vivre.

« La conception qui revient à établir une relation à long terme avec chaque client au lieu de multiplier les transactions séparées avec un grand nombre de consommateurs repose en fait sur l’ambition de transformer en marchandise l’ensemble des expériences qui constituent une vie humaine. Les spécialistes marketing utilisent l’expression «lifetime value» (LTV) pour souligner les avantages de la logique de l’accès sur celle du produit en termes de durée de la relation marchande avec le client.(…) La clé du succès c’est alors de trouver le mécanisme le plus susceptible de fidéliser le client à vie. » , écrivait déjà Jeremy Rifkin en l’an 2000 dans L’Age l’accès.

La réalité augmentée – possibilités et enjeux d’une technologie émergente

Qui connaît les possibilités et les avantages incroyables de cette technologie ne peut vraiment douter que la réalité augmentée est, sans conteste, un développement technique qui, dans un avenir proche, changera notre vie quotidienne.

La question aujourd’hui est plutôt de savoir quand les outils techniques mais aussi les gens eux-mêmes seront prêts pour la révolution la plus pionnière depuis le développement d’internet.

Mais dans une société avide de technologies récentes, il faut se poser la question du pourquoi et du comment : Quelles sont les valeurs ajoutées et les avantages de cette technologie pour l’humanité ? Comment influencer a-t-elle notre vie quotidienne et quels sont les enjeux particuliers ainsi que les problèmes potentiels attachés forcément à la réalité augmentée ?…:

l’article entier:
RealiteAugmentee_Barnsteiner