L’invention du quotidien

Michel de Certeau

1. arts de faire

« La Raison technicienne croit savoir comment organiser au mieux les chose et les gens, assignant à chacun une place, un rôle, des produits à consommer. Mais l’homme ordinaire se soustrait en silence à cette conformation. Il invente le quotidien grâce aux arts de faire, ruses subtiles, tactiques résistance par lesquelles il détourne les objets les codes, se réapproprie l’espace et l’usage à sa façon. Tours et traverses, manières de faire des coups, astuces de chasseurs, mobilités, mises en récit et trouvailles de mots, mille pratiques inventives prouvent, à qui sait les voir, que la foule sans qualité n’est pas obéissante et passive, mais pratique l’écart dans l’usage des produits imposés, dans une liberté buissonnière par laquelle chacun tâche de vivre au mieux l’ordre social et la violence des choses. »

Luce Giard

La poétique de l’espace

Gaston Bachelard

Tiroirs, coffres et armoires

« Nous voulons examiner des images bien simples, les images de l’espace heureux… L’espace saisi par l’imagination ne peut rester l’espace indifférent livré à la mesure et à la réflexion du géomètre. Il est vécu. Et il est vécu, non pas dans sa positivité, mais avec toutes les partialités de l’imagination… Sans cesse l’imagination imagine et s’enrichit de nouvelles images. C’est cette richesse d’être imaginé que nous voudrions explorer. »

 

Distractions numériques

L’écrivain de Science-Fiction Cory Doctorow dit ;

Ce sont les distractions que le réseau et les outils numériques facilitent, parce qu’elles favorisent des micro-interactions constantes, des mises à jour continues…

L’ordinateur nous conduit à être multitâches, comme on l’entend souvent, désignant par là même non pas la capacité à faire tout en même temps, mais à accomplir de multiples tâches qui cognitivement demandent peu d’attention.

Appuyer sur un bouton pour relever ses mails, consulter son agrégateur d’information, sa messagerie instantanée en même temps et avoir plusieurs pages web ouvertes est devenu courant. Avec tous les outils qui nous entourent, les sollicitations sont constantes, et il faut reconnaître qu’il est facile de se perdre en surfant, alors qu’on avait commencé par vouloir lire un texte un peu long et qu’une recherche pour éclaircir un point nous a fait oublier notre objectif initial.

Hubert Guillaud élargit, dans son article « nouvelles manière de lire » ;

Faut-il imaginer des outils qui nous déconnectent selon ce qu’on lit pour favoriser notre concentration?

Sous forme électronique, la lecture linéaire n’est plus le seul mode d’accès aux contenus. Au contraire, le passage à l’électronique “augmente” le livre. On peut interroger les contenus, aller chercher ce qu’ils renferment, établir des interactions documentaires en croisant des contenus de natures différentes… L’électronique favorise des accès partiels certes, mais il ne faut peut-être pas les entendre comme une régression, mais bien comme le développement d’un autre mode de lecture. Le changement de paradigme que suppose le livre électronique ne signifie peut-être pas un accès partout, en tous lieu, à tout moment, sur un mode plutôt linéaire (comme le propose le livre papier), mais ouvre de nouveaux contrats de lectures, de nouveaux modes d’accès aux contenus, dont la recherche documentaire et donc l’accès partiel est certainement le mode appelé le plus à progresser.

Assurément, à l’heure de l’électronique, le rapport à l’information, à ce que nous lisons est différent, parce que la posture de lecture est différente. Avec le livre, je lis, je suis dans un moment à part, j’absorbe l’information. Avec les écrans, ou avec un livre électronique, bien souvent, je lis et écris, ou je lis et communique. La posture de lecture n’est pas exactement la même. Nous accédons à de nouvelles manières de lire, qui brouillent les questions de lecture, nos façon de les mesurer et de les comptabiliser.

Qu’est-ce qu’un livre à l’heure du numérique?

Ressources partagées

L’atelier de projet va mettre en commun au fil des semaines un ensemble de ressources utiles : livres, articles de magazines en ligne, articles scientifiques, sources de veille (flux), entretiens, études de cas, etc.

Nous allons également tirer parti des enseignements et interventions : les élèves sont appelés à publier et enrichir les supports de présentation quand il y en a (intervention d’Uros Petrevski le 5/10), proposer des articles ou billets quand il y a des interventions longues, etc.

Dans un premier temps, un repérage est fait des sources qui paraissent intéressantes a priori. Il sera discuté en commun afin de choisir des priorités.

L’outillage numérique de l’atelier sera pensé en conséquence. Ce blog en est le vecteur principal, en même temps qu’il est le carnet de bord du projet. Nous allons aussi utiliser :

  • Netvibes pour partager les principaux flux d’information sur nos thématiques principales
  • Un outil de tag collaboratif, vraisemblablement Diigo (nous définirons avec Laurent et Romain un jeu de tags permettant une veille cohérente)
  • Un outil de prise de notes collaboratif de type iEtherpad ou Titanpad
  • Googledocs et Google Spreadsheet, ce dernier comme point d’appui à des exercices collectifs de type « énoncés d’usages » : cf le tableau réalisé le 6/10