L’exemple de l’Afrique est largement répandu pour cette question, tant il y a de chemin à parcourir.
Mais pour atteindre quoi ?
Les acteurs de la diffusion des TIC (ONG, services publiques, fournisseurs privés,…) n’ont pas forcément les mêmes objectifs dans une même zone. Les origines et les valeurs qu’ils veulent diffuser jouent dans ces objectifs.
Certains pensent appliquer un schéma à l’occidental, comme pour un projet industriel international. Ce n’est pas envisageable pour cette question, sans créer une plus grosse rupture numérique dans le monde. Les opérateurs internationaux ne sont pas non plus aptes à favoriser des actions pour les pays en développement, et font même monter les prix des opérateurs africains en s’emparant des marchés. ( les opérateurs mondiaux/ locaux )
Pour l’instant, le plus urgent est de multiplier les accès par le matériel et les réseaux, ou les installations satellites pour les régions très reculées. Ce travail doit être fait par la population elle-même, pour s’approprier ces technologies et développer les savoir-faire locaux, les bidouillages…
Il faut donc pousser les initiatives, apporter l’accès au matériel, mais surtout informer sur les portes qu’ouvrent les TIC. Financer, mais ne pas diriger.
( le manque d’accès en Afrique )
( Une action par financement multinational )
J’ai fait de nombreux voyages en Amérique Centrale, où les TIC s’installent et se développent beaucoup. Les technologies numériques sont un énorme apport aux populations, souvent déjà rassemblées en communautés. Les communications entre ces communautés sont plus difficiles, mais pourraient faciliter les progrès sociaux et les projets communs de grande envergure, avec moins d’aide des Etats-Unis, grands administrateurs du développement de ces pays.
Là-bas, quelque chose se passe, en permanence. Une activité numérique en expansion, que les populations jeunes ne manquent pas de s’approprier, à partir de cyber-cafés mêmes vétustes. Les organisations populaires pour les changements politiques et économiques gagnent beaucoup à s’installer sur des plateformes de communications, des blogs ou des réseaux sociaux.
Je ne pense pas que l’on puisse déshumaniser des populations très solidaires entre elles, car les communications, l’éducation et les actions locales favorisent le maintien de cette solidarité.
Le travail à faire est surtout au niveau international, où l’on doit faire accepter l’idée que la diffusion des TIC nécessite une autonomie et un grand niveau d’actions locales.
L’une des « promesses » de l’exercice Fing Questions numériques de cette année porte précisément sur le développement. Elle est documentée par une dizaine de citations qui l’éclairent ou la temporisent. On voit que le sujet est loin d’être vierge, mais qu’il mérite vraiment d’être creusé plus précisément, les pays émergents étant souvent, comme tu le dis, en train d’explorer leurs propres chemins plutôt que d’importer des modèles tout faits.
http://fing.org/?Questions-Numeriques-2013-2014
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