Des Racines de la technophobie (non finalisé)

Des racines de la Technophobie

Définition de la téchnophobie:

Wikipédia:
Le néologisme technophobie — de technê, τέχνη (artefact) et phobos, φόβος (peur) — qualifie péjorativement le rejet d’une ou plusieurs techniques.Le terme est généralement utilisé par leurs détracteurs pour désigner les opposants, même modérés, à une technologie particulière.

Larousse:
Définition absente

/1/ Comment une phobie envers une technologie peut-elle apparaitre?
/1/ Quatre Facteurs anxiogènes
Les progrès techniques font de plus craindre la survenue à plus ou moins long terme d’effets secondaires dangereux pour la santé et l’environnement quand leur nocivité ne se manifeste pas déjà.
Suivant une interview de Daniel Boy, directeur de recherche au Cevipof:
Chez les Français, la naissance d’une peur par rapport à la technique est récente et dû aux crises scientifiques et techniques: le sang contaminé, les OGM, ou la vache folle. Ce qui ne veux pas dire que les Français ne font pas confiance aux sciences. Ils veulent voir ce qui sort de «la boite scientifique», et en demande un droit de contrôle ou tout du moins un droit de conversation.
Comment se construit une peur par rapport à une technologie? Selon Daniel Boy nous pouvons aujourd’hui référencer quatre facteurs d’une technologie qui peuvent créer une peur:
– Le risque lointain.
– Le fait qu’une technologie agisse ou soit invisible.
– La technologie est non maîtrisable.
– La technologie est non choisie.

/2/ Analyse de quelques technologies
Prenons un exemple concret d’aujourd’hui, les ondes. Une antenne agit, par principe, de loin. Les ondes sont invisibles, on ne la maîtrise pas dans le sens où tout le monde ne comprend pas comment ça fonctionne, et non choisie car une personne qui vit avec une antenne relais sur son toit ne le choisi pas.Enfin, il est important de rappeler qu’aujourd’hui ce sont des scientifiques plus ou moins crédibles et plus ou moins établis qui donnent les alertes sanitaires concernant les ondes, et que les Français sont plus sensibles et attentifs aux études du CNRS, ou autres grands instituts de recherche. Ce qui ne permet pas à la technologie des ondes d’être vue comme une technologie hautement effrayante.
Cette interview nous fais bien comprendre comment une crainte par rapport à une technologie peut apparaitre. Nous pouvons alors par analyse comprendre comment les autres peur apparaissent. Prenons la technologie du nucléaire qui est plus flagrante dans son exemple. Un nuage radioactif se déplace vite et loin, des eaux contaminées peuvent circuler et empoisonner toute la faune d’une mer et s’étendre, ce qui en fait un risque lointain. Les particules radioactives sont invisibles, inodores et indolores. La radioactivité peut échapper à notre contrôle, comme on a pu le voir dernièrement, l’être humain n’est pas totalement maitre du nucléaire. Ce qui est renforcé par le fait qu’une fois contaminé, un lieu peut mettre des décennies, voir des siècles à redevenir viable. Enfin, il n’est pas de la décision de tout à chacun de choisir d’avoir près de chez soi une centrale nucléaire. On peut le voir donc, le nucléaire a toutes les raisons d’être une technologie anxiogène.
Par le même raisonnement on comprend pourquoi l’utilisation du gaz dans les habitats est moins anxiogène. Il n’y a pas ou peu de risque lointain, cette technologie et maitrisable, et on peut choisir aujourd’hui d’utiliser ou non le gaz. Pourtant à l’état naturel, le gaz de ville n’a pas d’odeur, ni de couleur. En 1937, lors de l’accident à New London au Texas d’une explosion du au gaz dans une école causa la mort de près de 300 personnes. Pour des raisons de sécurité depuis l’accident, un odorisant chimique, à base de tétrahydrothiophène (THT) ou de mercaptan (composé soufré), lui donne une odeur particulière afin de permettre sa détection lors d’une fuite. C’est pourquoi l’utilisation du gaz aujourd’hui est moins anxiogène que le nucléaire.

/3/ Qu’en est-il de la télévision?
Le mot technophobie est parfois employé par des critiques pour qualifier la teneur de certains essais de Jacques Ellul, Paul Virilio ou encore Philippe Breton. Les techniques sont accusées par ces auteurs d’aliéner l’homme et de détruire le lien social.
Pour Jacques Ellul cependant, ce ne sont pas les techniques qui sont questionnées, mais le système technicien, à savoir le caractère sacré et obligatoire du phénomène technique dans tous les domaines de la vie de l’homme.
Un exemple que développe Jacques Ellul, dans ses interviews «entretien avec Jacques Ellul», est celui de la télévision:
Jacques Ellul commence par dire que «Aujourd’hui c’est la télévision le média absolument dominant dans la propagande», et que «Le téléspectateur peut absolument ne pas avoir l’impression d’être propagandé», «même si aujourd’hui on ne peut pas vraiment dire que la télévision est une propagande, c’est une sorte d’infusion, de bain culturel permanent».
Jacques Ellul soulève ici un problème d’action invisible sur le téléspectateur et de non maitrise du contenu télévisuel, regarder la télévision ne demande aucun effort, il n’y a pas de lecture, et dans les documentaires ou reportages la voix du commentateur nous indique ce qu’il y a regarder et ce qu’il y a à comprendre. Le téléspectateur n’a plus le rôle de critique. Cette non maitrise, ce non choix du contenu est repris ensuite dans son explication « dans le journal (papier) on pouvait se méfier, de ce que le journaliste avait retravailler, avec la télévision, on est dans les faits, alors il n’y a pas de discussion».
Nous retrouvons clairement deux caractéristiques énoncées par Daniel Boy dans cette citation de Jacques Ellul, qui sont le caractère invisible de l’action de la télévision sur nous, et moins de maitrise par rapport au contenu télévivuel. On comprend donc que la télévision est susceptible de créer une phobie, mais pas aussi grande que celle crée par la technologie du nucléaire. En effet, le non choix, l’invisibilité et la non maitrise de la télévision porte surtout sur le contenu qu’elle diffuse. Il est possible de choisir de ne pas avoir une télévision chez soi, les télévisionnophobes n’auront qu’à se débarrasser de leur téléviseur. Cependant, lors d’un autre interview, ce que se permet de rappeler Jacques Ellul, c’est que c’est notre système entier qui fonctionne comme notre télévision. Que veut-il dire par là?

/4/ Le cas de la société technicienne
Dans une autre interview, Jacques Edull définit la société technicienne comme étant une société dans laquelle chacun n’a plus la possibilité de faire des choix personnel.
«Je suis extrêmement surpris lorsqu’on me dit que l’homme moderne peut choisir, alors qu’il ne sait plus utiliser les possibilités de liberté qu’il aurait encore, nous baignons donc dans un climat qui fait qu’on acquiert une mentalité totalitaire. Ce qui tend à le démontrer c’est qu’il n’y a qu’un modèle de société, et que le but de l’action dans le tiers monde, est d’amener le tiers monde à notre modèle de société, la société de type occidental. Si aujourd’hui on ne peut pas vraiment dire que la télévision est une propagande, c’est une sorte d’infusion, de bain culturel permanent»
«Nous sommes tous très content des progrès de la technique, nous demandons tous des voitures plus silencieuses, moins polluantes, le technicien y répond bien, il y a une complicité parfaite entre nous tous, mais en même temps nous avons une dépossession de ce qui a fait jusqu’à présent la qualité de l’homme à savoir, sa capacité à maitriser, ou volonté de maitriser les événements une capacité de distance par rapport à ce qui l’entoure, une capacité de critique. Il y a en même temps une vague d’angoisse, «oh lala, mais l’ordinateur va penser à ma place».

Nous voyons que le choix, et la maitrise est une caractéristique pré-dominante dans l’apparition d’une peur, et d’un sentiment de malêtre. On peut alors se demander, quels sont les bons choix à faire pour trouver le bonheur, renoncer à toutes technologies peut-il être envisageable pour tous?

/2/ Refuser toute technologie peut-il mener au bonheur?
/1/L’analyse des évolution des technologies d’après Freud
D’après Freud, dans son livre Malaise dans la civilisation, l’évolution des technologies n’a pas fait notre bonheur:
«Sans les chemins de fer, qui ont supprimé la distance, nos enfants n’eussent jamais quitté leur ville natale, et alors qu’y eût-il besoin de télé- phone pour entendre leur voix ? Sans la navigation transatlantique, mon ami n’aurait point entrepris sa traversée, et je me serais passé de télégraphe pour me rassurer sur son sort. A quoi bon enrayer la mortalité infantile si précisément cela nous impose une retenue extrême dans la procréation, et si en fin de compte nous n’élevons pas plus d’enfants qu’à l’époque où l’hygiène n’existait pas, alors que d’autre part se sont ainsi compliquées les conditions de notre vie sexuelle dans le mariage et que se trouve vraisemblablement contrariée l’action bienfaisante de la sélection naturelle ? Que nous importe enfin une longue vie, si elle nous accable de tant de peines, si elle est tellement pauvre en joies et tellement riche en souffrance que nous saluons la mort comme une heureuse délivrance ?»

De plus Freud va plus loin et pense que c’est la civilisation qui est la raison de notre Malheur:
«c’est ce que nous appelons notre civilisation qu’il convient de rendre responsable en grande partie de notre misère; et de l’abandonner pour revenir à l’état primitif nous assurerait une somme bien plus grande de bonheur. Je déclare cette assertion surprenante parce qu’il est malgré tout certain – quelle que soit la définition donnée au concept de civilisation – que tout ce que nous tentons de mettre en oeuvre pour nous protéger contre les menaces de souffrance émanant de l’une ou l’autre des sources déjà citées relève précisément de cette même civilisation.»

Nous pouvons nous demander alors si la décision extrême de refuser toutes technologies modernes peut être un modèle de société à apprivoiser pour tous. Par exemple, est-il une bonne idée d’adopter la façon de vivre des Amish, ou de revenir à un modèle de société de la Grèce antique?

/2/La civilisation est elle à bannir?

Toujours selon Freud:
«Il semble certain que nous ne nous sentons point à l’aise dans notre civilisation actuelle, mais il est très difficile de juger si, et à quel point, les hommes de jadis se sont sentis plus heureux, et alors d’apprécier le rôle joué par les conditions de leur civilisation.»

«On découvrit alors que l’homme devient névrosé parce qu’il ne peut supporter le degré de renoncement exigé par la société au nom de son idéal culturel, et l’on en conclut qu’abolir ou diminuer notablement ces exigences signifierait un retour à des possibilités de bonheur.»

/3/Revenir plutôt à une civilisation où chacun fait des choix

D’après Freud, c’est finalement à chacun de se construire, et de construire son bonheur:

«La liberté individuelle n’est nullement un produit culturel. C’est avant toute civilisation qu’elle était la plus grande, mais aussi sans valeur le plus souvent, car l’individu n’était guère en état de la défendre»

Mais l’homme est fait pour vivre en société, parce qu’il lui est impossible de vivre indépendamment les uns des autres. Alors quels choix avons-nous encore?

«Aucun conseil ici n’est valable pour tous, chacun doit chercher par lui-même la façon dont il peut devenir heureux. Les facteurs les plus divers interviendront dans le choix des chemins à suivre. Tout dépend de la somme de satisfaction réelle que chacun peut attendre du monde extérieur, de la mesure où il est susceptible de s’en rendre indépendant, enfin de la force dont il dispose pour le modifier au gré de ses désirs»

/*/Bibliographie
Source:
Daniel Boy:http://www.dailymotion.com/video/xcclby_daniel-boy-directeur-de-recherche-a_tech

Jacques Ellul: http://www.dailymotion.com/video/x8er1l_jacques-ellul-et-le-progres_news

Freud: Malaise dans la civilisation (http://classiques.uqac.ca/classiques/freud_sigmund/malaise_civilisation/malaise_civilisation.pdf)

Wikipedia

Des racines de la Technophobie

/1/ Comment une phobie envers une technologie peut-elle apparaitre?
/1/ Quatre Facteurs anxiogènes
/2/ Analyse de quelques technologies
/3/ Qu’en est-il de la télévision?
/4/ Le cas de la société technicienne
/2/ Refuser toute technologie peut-il mener au bonheur?
/1/L’analyse des évolution des technologies d’après Freud
/2/La civilisation est elle à bannir?
/3/Revenir plutôt à une civilisation où chacun fait des choix