la courge éponge

(SYFIA-France) Le polystyrène, emballage encombrant et polluant, pourrait bien être remplacé dans l’avenir par une matière première végétale extraite de la courge « Luffa aegyptica », originaire d’Afrique ou d’Asie.

Si les botanistes hésitent sur son lieu de naissance, « Luffa aegyptica », également appelée « Luffa cylindrica », est à coup sûr une plante des régions chaudes. Longtemps, ses fruits étaient utilisés comme « éponges végétales ». On s’en servait aussi bien pour se laver que pour récurer les casseroles. Mais des recherches récentes ont permis de découvrir de nouveaux débouchés industriels pour cette courge de forme allongée (40 à 60 cm) dont la pulpe, arrivée à maturité, prend la forme d’un enchevêtrement de fibres à la fois malléables (on peut les comprimer ou les expanser en faisant varier leur teneur en eau), extrêmement résistantes et ultra-légères. Ces propriétés intéressent en particulier les industriels de l’emballage, qui ne semblent pas rebutés par l’aspect rustique et la couleur jaunâtre du Luffa. C’est que la courge-éponge a un double avantage par rapport au polystyrène : elle est biodégradable, donc non polluante et on peut, en la comprimant, diviser par vingt son volume. Il suffit ensuite de la tremper dans l’eau chaude pour qu’elle retrouve sa forme initiale. Cette particularité fait du Luffa un matériau très facile à transporter et extrêmement pratique. D’autres applications telles que l’isolation des bâtiments ou la confection de fibres (aussi résistantes que des fils d’acier) ont également été identifiées. La société italienne Vela a entrepris, avec le soutien de l’Union européenne, de tester cette matière première qui a déjà reçu le surnom de « plastique vert » et qui fait l’objet d’une culture expérimentale en Sardaigne. Selon un responsable de la société Vela, « le marché potentiel est d’un million d’hectares ». Si l’Union Européenne est à la pointe des recherches sur le Luffa, les pays du Maghreb et de l’Afrique tropicale bénéficient d’un climat plus favorable à sa culture. Une chance à saisir