Nous nous sommes intéressées aux zones de gris qui existent dans les processus de remboursement médicaux. Cela nous a permis de nous rendre compte de la difficulté du parcours de transition et surtout des conditions « à remplir » pour y accéder.
Nous avons rencontré deux personnes. L’une d’elle est Gaspar, il a fini sa transition cette année et a suivi un parcours qu’on pourrait considérer comme “non-officiel” c’est à dire sans passer par les équipes publiques, l’autre est le Dr Laurence Rinuy médecin conseil à la CPAM en charge des dossiers de “réattribution sexuelle”.
Nous avons identifié plusieurs problématiques liées à ce parcours. Le rôle de la SOfect, qui regroupe des spécialistes de santé sur les questions de transidentité. Pour obtenir un bon remboursement il faut passer par ce réseau qui ne permet pas le choix par le.la patient.e de ses médecins et dont les pratiques sont très critiquées par les associations militantes. La CPAM, qui quant à elle prend des décisions (comme les autorisations préalables pour des chirurgie de transition sexuelles) en se basant sur un référentiel obsolète datant de 2009. Ou encore le fait que la personne transgenre va devoir mettre des décisions importantes pour sa vie entre les mains de multiples interlocuteur.trice.s (médecin traitant, psychologue, psychiatre, endocrinologue, pharmacien.ne, CPAM, tribunal, officier d’état civil…).
Les référentiels proposés par la HAS pour encadrer les différents actes médicaux liés à ces parcours sont considérés par tous.tes comme obsolètes (CPAM et personnes en transition).
Est-il possible de générer un débat entre les différentes parties prenantes pour construire un nouveau référentiel (HAS, CPAM, associations de patients, professionnels de santé)?
Comment incarner/raconter les dérives et les limites légales parfois franchies par les institutions (par ex: prise de décision subjective des médecins conseils) ?
Quelques références :
Collecter, expliquer et transmettre le vocabulaire spécifique lié au parcours transgenre afin que chaque partie ait les mêmes bases pour discuter
Incarner grâce à des formes matérielles des expériences ou situations qui peuvent être difficile à énoncer à voix haute