Internet est le plus grand médium aujourd’hui pour communiquer, diffuser et s’ouvrir au monde. Comment et jusqu’où peut-il rompre les barrières et permettre à la population de créer autrement dans le quotidien ? Je vais ainsi m’intéresser tout particulièrement à la jeunesse, un exemple qui me paraît des plus foisonnant dans l’actualité. Nous tenterons de comprendre comment Internet lui permet de s’affranchir.
Level 1. Créer son entreprise
Aujourd’hui, plus besoin d’être un entrepreneur chevronné pour créer sa boîte. Grâce aux nouveaux médiums que nous offre Internet, libre à quiconque ou presque de se lancer et de faire naître son petit bébé commercial. La jeunesse s’est ainsi emparée, en quelques clics, de cette vitrine sans limite. Jeunes entrepreneurs et jeunes créateurs peuvent facilement créer leurs propre sites de vente en ligne et assurer leur publicité grâce aux réseaux sociaux, blogs… Selon l’INSEE, les auto-entrepreneurs sont globalement plus jeunes que la population active, et 43 % des créateurs ont entre 20 et 34 ans.
De plus, depuis 2003 une loi pour l’initiative économique, dite loi Dutreil, comprend un certain nombre de mesures visant à favoriser la création, le développement et la transmission des entreprises. Le capitale minimum dans ce type de société est de 1 euro, contre 7500 euros jusqu’alors. Une loi qui a engendrée un grand nombres de site dédiés à la création gratuite et rapide d’entreprise. Mais plus que ce nouvel accès, qu’est ce qui motive les jeunes a créer leurs entreprises ?
A l’aise avec les nouveaux médias, Internet est comme une extension pour la jeunesse, qui a grandit et vit avec. Elle ne veut plus seulement consommer, la tendance post-moderne tend au partage : communication, passions, créations, échanges. Elle refait le monde à coup de tweets, like, vidéos et do it yourself. C’est donc naturellement qu’elle s’impose et veut créer par elle-même.
Thomas et Maxence Gallice se sont lancés il y a quelques années dans une ligne de t shirt « I love Cap ferret », vendus aux touristes du coin. Ils ont déposés la marque, et depuis ils se font un petit bénéfice chaque été grâce à la vente de leurs t-shirts et produits dérivés sur le marché. Des blogs promeuvent leur marque >> (ici un blog de la fameuse plateforme Skyrock, maintenant dépassée par l’engouement Facebook).
Depuis, d’autres collaborateurs ont étendu le concept en bouteille de vin. Ils font leur publicité grâce aux réseaux sociaux : >> et des sites internet parlent d’eux >>. Bien sûr Internet ne fait pas tout : le contact humain est indispensable, surtout lorsque la cible est restreinte à un lieu. Mais la toile leur a permis une grande envolée et maintenant de rester connecté avec leurs clients même hors saison.
Créer son entreprise : serait-ce là une forme de quête d’indépendance ? Sceptique, on pourrait y voir une procrastination de l’avenir, trouver un emploi, entrer dans une case. Mais on ne peut pourtant nier qu’il s’agit d’une initiative personnelle, donc un risque à prendre. Il faut avoir du cran pour se lancer. D’autant que l’entreprenariat se fait le plus souvent seul : les trois quarts des nouveaux entrepreneurs dirigent seuls leur affaire et un quart avec un ou plusieurs autres associés (INSEE). Ces jeunes auto entrepreneurs ne cherchent pas un travail, ils créent leur travail. Ils deviennent leur propre patron, souvent dans la branche qui les passionne, à temps plein ou en plus de leurs études, de leur boulot. Ils contournent le système traditionnel et peuvent jouir de voir naître leur propre activité et bien sûr d’en gagner les bénéfices. Être jeune, c’est aussi être au plus proche des attentes des autres jeunes consommateurs. Mais est-ce si facile à vingt ans de jouer collé-serré avec de vrais entrepreneurs ? L’amateur peut-il réellement s’imposer sur le marché ?
Nombre de petits entrepreneurs se font manger par les plus gros, faute de pouvoir défendre leur idée. Créer sa boîte demande énormément d’investissement, de temps comme d’argent. Déposer un brevet est délicat et coûteux et être entrepreneur sans le sous implique être la victime d’une concurrence déloyale.
Voici un bref interview d’un entrepreneur en herbe de vingt-quatre ans qui a du abandonné son projet :
– Pouvez-vous en quelques phrases nous décrire votre projet d’entreprise ?
Le projet était de développer un service mobile & social qui permettait de trouver des lieux de sortie et de soirée dans les grosses villes européennes accompagné de service mobile (réservation de taxi…). Des soirées/des lieux auraient été mis en avant chaque soir, les utilisateurs se déplaçant vers ces endroits gagneraient une réduction sur l’entrée ou sur les consommations. Ces lieux auraient gagnés en clientèle et en visibilité auprès de la communauté. On peut comparer ce service à un « Bar Crawl ». Le service était destiné à une communauté de fêtard et de touriste.
– Est-il facile aujourd’hui de se lancer et de créer sa boîte ?
Je vais te répondre non. On ne se rend pas vraiment compte de la complexité !
– Être jeune peut-il être un obstacle ?
Sur internet, non. Trouver une idée et la développer est très simple. L’âge a peut d’important. Mais lorsque cela devient sérieux, cela devient plus compliqué. Par exemple, une levée de fond est plus compliquée quand on est jeune : les capitaux à risque sont beaucoup plus ‘frileux’ à investir dans un projet d’une personne ayant peu d’expérience.
– Quels sont les atouts d’internet pour mener à bien son entreprise ?
Internet est un outil de communication fantastique. Créer sa communauté, acquérir des utilisateurs, fidéliser ses utilisateurs sont des choses très simple à réaliser et demande quasiment aucun investissement.
– Quels sites Internet utilisez-vous ?
Facebook, Twitter, les réseaux sociaux en général.
– Les réseaux sociaux sont-ils gages de bonne publicité ?
A l’heure actuel, des études montrent qu’un utilisateur Facebook a un ROI (Retour sur investissement) négatif. En fonction du produit, je n’aurai pas la même approche. Si on veut mettre juste en avant des articles d’un blog, je ferai rien du tout avec Facebook : des nouvelles études prouvent que les gens partageront plus le contenu du blog qu’un blog complètement interconnecté à Facebook. Si on veut mettre en avant une marque, une page fan suffira mais surtout ne pas faire des campagnes d’acquisitions sur Facebook, et surtout utiliser des leviers d’acquisitions internes (cad: newsletters). Moi, je dirai qu’aujourd’hui, il ne suffit plus d’avoir une stratégie sociale, mais il faut avoir une stratégie sociale & mobile (qu’on appelle SoLoMo : social local mobile).
– Qu’est-ce qui vous a motivé à créer vous-même votre entreprise ?
La liberté et la passion d’entreprendre des projets !
Finalement, Vincent C. et ses coéquipiers ont du abandonner leur projet faute de temps et d’expérience. En temps qu’ingénieurs, ils avaient davantage une vision du produit lui-même sans la vision « business » qui va de paire. Est-ce si facile de s’affranchir et de créer soi-même sa boîte ? Les experts savent bien que la jeunesse peut se lancer à condition de connaître le marché, d’avoir un minimum d’expérience et de se faire conseiller. Il faut aussi du temps, des relations et surtout aimer son projet. Nous avons vu les atouts mais aussi les limites de la créations d’entreprise pour la jeunesse. Mais qu’en est-il des autres médiums via internet ? Nous verrons qu’il y a bien d’autre moyens, libérateurs et créateurs, d’obtenir du pouvoir.
Internet peut représenter une belle opportunité pour créer son entreprise mais il ne faut pas non plus oublier les fondamentaux (financement de départ, trésorerie les 2 premières années, coût marketing du lancement sur internet, etc.)
En tous cas, je trouvais le principe vraiment intéressant.
élodie