Cela fait quelques semaines que nous étudions le modèle de prise en charge et les démarches administratives nécessaires pour déclarer une maladie professionnelle. Elle est l’une des quatre branches de la Sécurité Sociale (avec les aides financières familiales, les retraites, cotisation recouvrement et les accidents du travail).
Ce système, instauré depuis 1945, assure la sécurité de tout-es les Français-es. Il permet aussi de diminuer les inégalités sociales (un ouvrier est trois fois plus touché par le cancer qu’un cadre). Ainsi, contrairement aux Américains, les Français ne vivent pas dans la peur constante de tomber malade.
Mais aujourd’hui, ce système est loin d’être parfait. En effet, pourquoi seulement 2.000 cas de cancer sont reconnus chaque année en tant que maladies professionnelles alors qu’il y en aurait entre 14.000 et 30.000 attribuables à des expositions professionnelles ?
Cet écart exorbitant n’est malheureusement qu’un exemple. Le système pour accéder à la reconnaissance d’une maladie professionnelle est truffé de failles. C’est un vrai parcours du combattant, que ce soit pour une personne lambda ou gravement malade, qui doit se battre sur deux fronts : contre sa maladie et pour faire reconnaître le statut professionnel de sa maladie.
Après avoir étudié le système dans son ensemble et retracer les démarches que doit suivre la victime d’une maladie professionnelle (cf notre « BD ») nous nous sommes ensuite attelées à dégager les problématiques que pouvait rencontrer la victime lors de ces démarches.
Le schéma suivant met en valeur les grandes failles du système (délais administratifs invraisemblables, preuves absentes du lien entre la profession et la maladie…).
Le burn-out : vers une reconnaissance de la maladie professionnelle ?
Aujourd’hui nous travaillons plus spécifiquement sur le cas du burn-out ou syndrome d’épuisement professionnel, 35 % des Français-es auraient été touchés au moins une fois par le burnout. Cette maladie, bien que répandue, n’est toujours pas officiellement reconnue comme une maladie professionnelle. Elle est dite « hors tableau ». Elle peut le devenir, mais il faut faire la demande à sa CPAM et sous conditions de remplir une multitude de facteurs qui ne correspondent pas à la maladie. En effet, comment la personne atteinte pourrait prouver que son taux incapacité physique est supérieur à 25 %. Les symptômes du burn-out varient, ils dépendent du malade. Les maladies physiques et maladies psychiques ne peuvent pas être évaluées sur les mêmes critères.
L’OMS a récemment reconnu le burn-out comme maladie professionnelle, mais il y a encore du chemin à parcourir pour que le statut de maladie professionnelle soit accessible aisément dans le cas du burn-out.
Élise GUEUGNON, Élise DELAMARE